mercredi 5 décembre 2012

Antibiotique Ta Mère


Se réveiller un mercredi matin de décembre avec 39 de fièvre, le nez qui coule version tsunami et les yeux aussi frétillants que ceux d'une tête de veau sur l'étal de la Boucherie Centrale Rue de Lévi, c'est comme qui dirait le rêve de toute mère de famille.

Oui, le rêve, la promesse malgré tout d'une journée heureuse, douce et paisible, bercée par les activités extrascolaires, les devoirs, les petits gâteaux qui mitonnent au four et les ateliers pâte à sel pour oublier le froid et les jours qui ont raccourci.

Bon, la version au dessus là,  c'est dans je ne sais quel blog à la con de #supermamanaupouvoir , mais pas chez moi en tous cas.

Ce matin je me suis donc réveillée comme une pov'fille, l'oeil pleurant et hagard, comme si j'avais été rouée de coup, fébrile et fiévreuse, en totale apnée, bref, bonne à jeter à la casse et sans aucune prime de reprise !

Et là, bizarrement, les premiers mots qui me viennent à l'esprit sont donc "merde, c'est mercredi !".

Après m'être nonchalamment traînée dans la salle de bain pour constater l'étendue des dégâts ( note pour plus tard, la crème" prodigieuse, anti-stress et re-densifiante chépasquoi" de Nuxe, ça marche pas sur les tronches explosées comme la mienne ) je réussissais quand même  à retrouver ( temporairement ) une mine présentable pour accueillir le toubib de SOS médecins. 

Bizarrement, les putois avaient décidé de ne pas trop broncher ce matin, faut dire que d'avoir vu ma tronche au réveil, cela semblait suffisant pour les calmer "Ok maman, on est sympa avec toi"... (#mercredicompassion).

Alors SOS médecin c'est quand même tout un poème. Depuis que je vis dans la Capitale, je n'ai pas réussi à trouver un seul médecin généraliste qui vaille vraiment le coup.  J'ai bien sûr toute une panoplie attitrée d'ophtalmo, dentiste, gynéco, dermato, et autres spécialistes à 90 euros la consultation, mais un bon généraliste, dispo, efficace, qui te fasse pas poireauter  une heure et demi en salle d'attente et te prenne le jour ou justement t'es complètement à l'ouest pour une saleté de rhume qui est venu te surprendre en pleine nuit ! Ben non, j'en connais aucun. Du coup SOS médecin reste pour moi la solution la plus pratique et une sorte de "meilleur rapport qualité prix".

Encore que côté qualité j'ai quand même eu à faire à des phénomènes.

  • Il y a le toubib appelé le week end pour une urgence assez conséquente et qui prescrit le seul médoc qui était contre-indiqué (et dont on aura connaissance de la bourde une fois arrivée au urgences de l'hôpital 24 heures après pour aggravation de l'état général).
  • Il y a le toubib qui s'incruste et qui serait pas contre taper la discut' et un bon café.
  • Il y a le toubib qui peut pas blairer un chat/gosse/TV/femme (entourer la bonne réponse)
  • Il y a le toubib qui préfère te prescrire tout ce qui est possible d'être prescrit, avec radios et scanner si possible, on sait jamais "je voudrai pas passer à coté d'une infection" (bon !)
  • Il y a le toubib qui refuse de monter les 8 étages à pieds sous prétexte qu'il a autre chose à foutre.
  • Il y a le toubib qui semble avoir le même age que mon fils aîné et là, c'est moi qui lui dicte son ordonnance !
Et enfin il y a le toubib chiant.

C'est donc sur la version chiante que je suis tombée aujourd'hui. 

Après m'avoir brièvement auscultée et farfouillé le fond de la gorge, le gars m'annonce un rhume ( Combien d'année de médecine mon gars ? ) Bon ok d'accord, mais j'ai quand même les sinus explosés, les yeux qui coulent en permanence, 39 de fièvre depuis 3 jours et le nez et les oreilles bouchées, la rate qui s'dilate, le foie qui est pas droit, le ventre qui se rentre, le pylore qui s'colore etc ...

"Oui mais tout ça c'est viral ! "

Haaaaaaa ! Le mot de merde qu'affectionnent tous les médecins : c'est VIRAL ! Quand un toubib lâche ça, on dirait qu'il te dit en gros "fermez là, vous n'avez plus rien à dire".

Mais là perso mon gars, j'en ai strictement rien à foutre que ce soit viral, infectieux ou que ça provienne d'un mélange entre le H1N1 et la grippe occidentale du fin fond du Zimbabwé, je veux juste être sur pieds pour demain, hein ? Non parce que si tu me soignes pas là, tout de SUITE, je te ligotte pour la journée et c'est avec toi en guise de Totem que mes gosses vont s'amuser tout au long de leur mercredi ? Les petits indiens ? Tu connais ?

Devant mon air un peu insistant, Monsieur Toubibchiant daignait finalement me prescrire des antibiotiques.
"Oui .. Mais ça va vous servir à rien, vous allez rester comme ça pendant 15 jours de toutes façons". ( Donc en gros gars, tu me prescris des trucs qui vont me servir à rien, mais ça a pas l'air de te déranger sur le principe ! ).

M'EN FOUS ! Je prends le risque de m'intoxiquer aux antibiotiques si ça peut juste me faire lever le nez de mon lit, et retrouver un semblant d'air glamour, je suis prête à sacrifier les derniers anticorps qui me restent en contrepartie d'une guérison rapide.

Et là le gars finit par lâcher son ordonnance criblée d'amoxiciline et autre cochonneries chimiques qui accompagnent le truc. Merci, Docteur, au revoir, à la semaine prochaine !

Donc encore un qui a voulu me faire le coup des "Antibiotiques c'est pas automatique".

Je me suis toujours demandée quel était l'abruti qui avait pu sortir cette phrase à la con ? 
Probablement encore un mec qui n'a jamais eu à garder ses gosses tout un mercredi durant avec 39 de fièvre et le nez comme une patate !.

Pourquoi dans ce cas là, les toubibs, devant un cas qu'il considèrent comme "viral", ne refusent pas catégoriquement la prescription d'antibios. Enfin,  soi c'est pas efficace et dans ce cas là ok on en prend pas, soi ça peut l'être et dans ce cas là je vois pas où est le problème de tenter. Mais faut arrêter de nous faire croire que c'est tellement plus efficace de rester 15 jours à se taper un rhume de merde et un nez bouché alors qu'en 48h avec 4 doses de Chlamoxyl, on est déjà sur pieds !

En attendant des jours meilleurs, et des yeux un peu moins bovins,  je m'en vais tenter l'expérience Grog. 

#kasayémisyéBobo



dimanche 2 décembre 2012

Aberration Nationale ...




Mon fils est en 6ème dans un collège de merde.
A quoi reconnaît – on un collège de merde me direz vous ?

Grosso modo, un collège de merde pour moi c’est :
  • Un collège où la Principale adjointe passe le plus clair de son temps à dissoudre les attroupements de plus de 3 personnes aux alentours de l’entrée. 
  • Un collège où 90% des parents d’enfants qui y étaient destinés ont réussi à choper une dérogation parce que c’était tout bonnement pas envisageable pour eux d’y faire entrer leurs gosses.
  • Un collège où  les élèves, après avoir merdé,  refusent de s’excuser parce que leurs profs sont des femmes.
  • Un collège où le gardien s’est fait tabasser par des élèves pour avoir pris la défense d’une surveillante  qui se faisait  un peu trop « solliciter ».
  • Un collège ou le taux de réussite au brevet est de  60% …

J’ai donc pas eu d’autre choix que de mettre mon fils dans ce collège, n’ayant pas réussi à choper une dérog par je ne sais quel subterfuge hallucinant, piston exceptionnel ou harcèlement non stop de Proviseur et n’étant pas assez riche pour devenir propriétaire d’un cinq pièces Place des Grands Hommes.

Quand je regarde les statistiques de cet établissement je ne peux que redouter que le pire se produise pour mon fils : croiser le chemin des mauvaises personnes.

Pourtant, dans cet environnement  je m’y sens curieusement plus à l’aise que celui des beaux quartiers et de l’enseignement privé. Ayant grandit dans une cité, les conventions et le protocole, c’est très peu pour moi. Je n’aurai certainement pas survécu dans un collège truffé de serres têtes velours et de mocassins à pompons bleu marine.  Ni même de bobos gauchisant, hurlant la mixité culturelle et le bonheur de vivre dans un quartier populaire, mais se gardant bien de mettre un pied dans la Goutte d’Or pour préférer le haut de Montmartre. Oui le populaire ça va un peu mais pas trop quand même, faut pas déconner !
L’autre visage du ghetto …

Oui c’est cliché, mais c’est tellement vrai après tout.

C’est d’ailleurs ces mêmes mocassins ou un genre de carré Hermès  qui fait office de personnel dirigeant et que je me plais à observer devant la grille du collège de mon fils ce jour là, un début d’après midi où je viens récupérer le téléphone qu’il s’est fait confisquer par le CPE, un peu trop abusivement à mon goût.

Observer le personnel de l’éducation nationale en situation, face à des élèves de quartiers définis comme «défavorisés», c’est juste jubilatoire. A plus forte raison quand on voit la directrice adjointe, perchée sur ses Stilletos et engoncée dans son tailleur bon marché imitation Chanel, essayer d’avoir une quelconque crédibilité en demandant les carnets aux retardataires. Les élèves ne prennent même pas la peine de la regarder ni de l’écouter, ils continuent de se parler entre eux comme si elle n’était pas là en attendant qu’elle ait fini son speech. Rien à cirer d’une nana qui ne respecte visiblement pas leurs codes et qui n’a aucun rapport avec leur monde.
Elle ne prend même pas la peine de s’adresser à eux de façon simple, elle ne fait que leur brailler dessus. Leur vociférer un « rappelles moi les règles » si  pathétique que les élèves n’y prêtent même plus aucune attention.

Cette nana, on se demande même ce qu’elle a bien pu faire à sa hiérarchie pour atterrir dans un environnement pareil. Elle a dû être sacrément punie. Ou alors  une grosse connerie. Un truc de malade.

Alors je regarde cette tranche de vie au sein du collège, je vois ces briques rouges et ces vieux murs qui étaient en d’autres temps ceux d’une «Ecole de jeunes filles», je me dis que c’est  juste mal fait. Que l’hypocrisie des dérogs éloigne ces enfants favorisés qui pourraient, en nombre réglementaire, imposer leurs lois, les bonnes lois. Car l’équilibre serait alors retrouvé. La mixité sociale, ethnique, intellectuelle, la vraie.
Au lieu de cela, un ghetto dans le ghetto. Un mouroir intellectuel où les enfants, déjà victimes de leur environnement social et familial sont ici encore plus tirés vers le bas par le personnel encadrant. Des professeurs déprimés, désabusés, absents, sur la défensive, étonnés de voir une mère disponible, à l’écoute, et leur fournissant un élève poli, reposé, intéressé,  intelligent et respectueux. Un amalgame permanent, un laissez-aller manifeste, l’aigreur et la désillusion de l’équipe éducative qui ne voit plus les élèves comme des enfants mais comme des délinquants en puissance. La sensation permanente d’affrontement, de tension, de répression.
Ici on ne se réjouit pas. On y vient comme dans une prison. On y pénètre la tête baissée, résigné. On en sort un peu plus abruti à chaque fois. Avec l’espoir que ça s’arrangera un peu la fois prochaine. Illusion.

Une machine à transformer les bons en mauvais.

Bienvenue au Collège mon Fils, bienvenue dans l’Aberration Nationale.


dimanche 18 novembre 2012

Warhol dans ton slip !






Ces jours ci je suis dans un trip utilité vs consommation.

Mon quotidien croise régulièrement des objets qui m’intriguent au plus haut point et pour lesquels je me demande toujours en premier lieu qui a eu l’idée de les concevoir.

A première vue cela m’apparaît peu probable que le concepteur soit aussi l’utilisateur. 
Ca me fait toujours un peu penser à ces abrutis d’architectes qui construisent des logements sociaux. Non mais sans déconner, est ce que vous avez déjà vu un architecte habiter dans un logement social !? On voit bien que le gars là, il va probablement pas vivre ici. Sinon il se pencherait un peu plus sur le confort des locataires (comme par exemple balancer deux ascenseurs au lieu d’un dans un immeuble de 8 étages).

Bref ces objets du quotidien sont de plus en plus incroyables  et méritent que l'on s’arrête un peu sur eux et ce afin de décortiquer leur substantifique moelle.

Si je me suis récemment penchée sur la Fleurcup, c’est parce que j’avais été intrigué par la pub affichée sur ma page Facebook.

L’objet dont je vais vous parler ci après est un banal produit de consommation qui pourrait se résumer à un seul mot : VITAL.

En gros ZE truc à avoir toujours et partout. Peu importe qu’il pleuve, neige, vente. Cette chose là est encore plus indispensable qu’un parapluie,  qu’une montre ou qu’un Iphone. Il s’agit bien sûr du PRESERVATIF.

Alors oui Madame, Monsieur, il faut toujours avoir un préservatif à portée de main !
Outre les MST et autres cochonneries susceptibles d’être chopées en une seule fois, il y a quand même le spectre de la grossesse qui plane sur nous, nullipares, primipares ou multipares, et un oubli de pilule ou un aspirine avalé sur un stérilet et c’est la fertilité probable. Et l'angoisse assurée par la même occasion !

Mesdames, ne vous rongez plus les moignons qui vous servent de doigts en attendant de savoir si vous avez pas un petit 4ème en route ! Optez pour le préservatif !

Les capotes sont en vente partout et à toute heure avec les magnifiques petits distributeurs qui ornent le devant de nos pharmacies. Raison de plus pour aller y faire un tour pour s’y coincer les doigts.

DONC PAS D'EXCUSES

Dans nos supermarchés fétiches, les deux géants incontestés de la capote sont Manix et Durex.

Chacun rivalisent d’idées ingénieuses pour rendre le produit attractif, il en va de toutes les  tailles, les matières, les techniques (réservoir, pas réservoir, avec ou sans picots, endurance, plaisir extrême, sensitive, etc…)

Mais la palme de l’ingéniosité et de l’utilité de l’objet revient sans doute à la capote parfumée.

Véritable bête noire de la flore vaginale, la capote parfumée qui jadis se bornait à un panel de  parfums plutôt limité (chérie ce soir  tu veux fraise ou fraise ?) voit son potentiel attractif se décupler grâce au géant Manix qui propose depuis un certain temps ses « Happy Hours » ou comment mettre de la couleur dans votre vie.

La boîte se présente sous la forme de 12 préservatifs déclinés en 4 parfums «ancrés dans l’univers des boissons ».

Inconditionnels du Martini ou du Whisky, remballez vos prétentions et souvenez vous que l’alcool est mauvais pour la santé, (et l'alcool+le sexe, mauvais pour la réputation) nous voici au temps du diabolo menthe, du milk-shake banane, de la grenadine et du chocolat frappé.
Avec, on s’en doute un peu, l’odeur qui correspond à ce cocktail explosif digne d’un goûter caritatif de Saint Nicolas Du Chardonnet (manque que les biscuits secs et les serres-têtes velours tiens !).

Donc 4 parfums qui vont, Messieurs, vous habiller comme un gant, ou plutôt comme un néon digne de Pigalle. Avec le Diabolo Menthe c’est presque la petite Maison dans la prairie qui surgit devant vos yeux ! Le chocolat frappé lui donnera un style un peu plus austère mais néanmoins chic et classe, un genre de Thierry Ardisson en plus siliconé. Le grenadine est flamboyant pour une salsa du démon endiablée, quand au Milk-Shake Banane, c’est un peu la Martinique et son soleil qui se dévoile … Chaleur … !

Côté odeur, c’est un peu revenir à ce que je disais plus haut : il est fort peu probable que celui qui a conçu ce truc l’ait testé lui-même. Ou bien avait-il décidé de coupler la campagne d’hygiène bucco dentaire à celle du préservatif … Mystère ! Le diabolo n’a rien à envier à son collègue Fluocaryl, Pour le chocolat Frappé on est très loin de chez Starbuck, Grenadine est tellement sucré qu’on se demande combien de calories on va encore choper, quand à Milk-Shake Banane, ben ça sent la … banane ! On aime, ou pas !

Je n’ai jamais réellement compris cette volonté des fabriquants de toujours vouloir sophistiquer un produit qui se doit avant toute chose d’être simple. Les années sida ayant suffisamment souligné le coté essentiel du truc, fallait – il pour autant en rajouter des couches et des couches et ne pas plutôt se pencher sur un coté épuré !

Mystère du marketing et des sondages de consommateurs.

A vous donc de composer comme il se doit le cocktail de votre Happy Hour !

Et puis à l'occasion, demandez à votre chéri de gonfler quelques petits ballons, histoire que vous ne soyez pas la seule à profiter des parfums !

Salade de fruits (colorés), jolie jolie jolie …

samedi 17 novembre 2012

"Mariage pour tous" ou le droit à l'évidence ...




Hier après midi se tenait dans les rues de Paris une manifestation "Anti mariage pour tous".
Comme son nom l'indique, les protagonistes de cette petite sauterie se voulaient assez réfractaires à l'idée d'union civile entre personnes du même sexe.

C'est en me penchant sur ma TL (Twitter List pour les non-initiés) que je me suis aperçue à quel point l'opinion pouvait être scindée (clairement on est pour ou on est contre)  et partait un peu dans n'importe quel sens en oubliant au final de se recentrer sur la motivation première de ce projet de loi  : l'égalité des droits civiques (et spécifiquement des droits parentaux) entre personnes de même sexe ou de sexe opposé.

On obtient donc une manifestation de 100 000 personnes,  toutes grandes villes de France confondues, (au dire des journalistes - source Les Echos) venues montrer leur opposition farouche à ce projet de loi, et une agitation assez manifeste de la planète Twitter en réponse ou en soutien à ces militants.

Sur Libération.fr du 17 novembre on peut lire  : Dans un communiqué à l’AFP, Najat Vallaud-Belkacem a souhaité que le débat continue d'être «mené sereinement» sur le projet de loi du «mariage pour tous» ouvrant mariage et adoption aux couples homosexuels, qu’elle considère comme «un progrès pour tous» permettant à ses yeux à la France de retrouver «sa place dans la marche pour les libertés fondamentales et pour l'égalité des droits». 

Ce soir alors que je cuisinais tranquillement un gâteau d'anniversaire pour un de mes chats (cherchez pas à comprendre ...) j'écoutais d'une oreille le témoignage d'une jeune femme lesbienne invitée sur le plateau de Thierry Ardisson.
Celle - ci expliquait son désarroi et l'absence quasi totale de législation quand à l'état de parent au sein d'un couple homosexuel. Sa compagne ayant été se faire inséminer à l'étranger, elles se sont retrouvées "MamanS" de jumeaux et les femmes les plus heureuses du monde jusqu'à ce que son amie décide de rompre pour partir avec une autre femme (et embarquant avec elle les enfants en refusant par la suite tout droit de visite). 
N'ayant pas le statut de mère puisqu'elle n'avait pas porté les jumeaux, elle s'est donc retrouvée sans rien. Sans droits, sans possibilité de visite, sans aucun recours jusqu'à ce qu'un juge veuille bien lui accorder un droit de visite  mensuel. Cette femme avait donc projeté ces enfants, vécu la grossesse en compagnie de sa compagne et s'est retrouvée comme dépossédée du droit d'aimer ces enfants, du jour au lendemain. Situation qui se serait passée forcément autrement si les enfants avaient pu être reconnus par deux personnes comme c'est le cas pour un couple hétérosexuel. 

Oui mais voilà, comment peut-on reconnaître de façon légale un enfant qui est désiré par deux femmes mais porté par une seule ?

En matière de filiation ou de reconnaissance, voici ce que l'on peut trouver sur  Service Public.fr :

La filiation d'un enfant de parents mariés est automatique. Ceux-ci n'ont pas besoin de procéder à une reconnaissance et n'ont aucune démarche à effectuer pour établir la filiation de leur enfant.

Lorsque les parents ne sont pas mariés entre eux, la filiation s'établit différemment à l'égard du père et de la mère.
La filiation maternelle est automatiquement établie dès lors que le nom de la mère figure dans l'acte de naissance, alors que la filiation paternelle suppose une démarche de la part du père : il doit reconnaître son enfant.
La reconnaissance du père peut se faire avant la naissance, lors de la déclaration de naissance et ultérieurement.
On peut donc largement considérer que ce n'est pas de simples droits qu'il faut commencer à changer, mais bel et bien toute une société. Tout un code civil, tous les bouquins, les définitions, les formulaires, les livrets de famille. TOUT ! Absolument tout est à revoir pour une refonte totale des mentalités et une évolution vers ce progrès dont nous parle plus haut Madame Vallaud-Belkacem.

Oui mais ...

Comment changer toute une société alors qu'on constate que jusqu'en 1990, l'homosexualité était encore  inscrite au titre des maladies mentale sur la liste de l'OMS ?

Comment changer une société et surtout faire miroiter à toute une population la possibilité d'un changement aussi conséquent alors que l'homosexualité, la parentalité homosexuelle et les différents modes de conceptions, de procréation  ne sont pas tous listés et détaillés au sein des manuels de SVT, enseignés dans les classes de nos enfants au même titre que n'importe quelle science naturelle. Comment les mentalités peuvent évoluer si les enfants d'aujourd'hui grandissent avec l'idée que le mariage entre hétérosexuels est la seule institution qui puisse aboutir à la création d'une famille.

Comment changer une société alors qu'on voit défiler dans la rue, aux cotés de sympathisants du Front National,  des hordes de jupes écossaises, serres-têtes velours et duffle-coat, brandissant des drapeaux "un enfant c'est un papa et une maman", prônant l'amour le partage et la bonté. Mais ayant manifestement oublié la tolérance, et simplement l'évidence, l'humain. 

De nos jours, en 2013, la notion de couple homosexuel ne devrait même pas être évoquée mais bel et bien intégrée dans les mentalités au même titre que l'hétérosexualité.

Il y a peu de temps, un ami de mon fils est venu jouer à la maison un après midi.
Mon fils me parlait de ce copain très souvent, me disant qu'il était nouveau, qu'il avait pas trop de copains et trouvant nécessaire d'ajouter : "tu sais maman, Julien il a un papa et deux mamans".

Je lui expliquais gentiment qu'il n'était pas possible biologiquement d'avoir un papa et deux mamans mais qu'une femme pouvait avoir eu un enfant (du papa en question) et vivre désormais avec une femme.

Au cours de son après midi passée avec nous, le petit Julien essayait par tous les moyens de recentrer la conversation sur ses "deux mamans". Comme s'il lui était nécessaire de poser la situation pour qu'elle apparaisse établie, banale à nos yeux. 

Je lui demandais alors par curiosité pourquoi il utilisait ce terme de "deux mamans" alors qu'il devait savoir qu'on ne peut avoir qu'une seule maman d'un point de vue biologique et que la personne qui vivait avec sa mère était tout simplement sa compagne, puisqu'il avait un papa qu'il voyait un week-end sur deux et la moitié des vacances.

En m'entendant prononcer ces paroles, Julien se retrouva un peu perplexe puis constatant que je lui évoquais le sujet avec une simplicité désarmante, se reprit immédiatement en me disant "oui, vous avez raison" puis trouva opportun de préciser que, c'était logique,  si sa mère venait à mourir, il irait vivre chez son père (!)

Etrange et complexe lucidité d'un petit bonhomme de 10 ans qui avait probablement tout compris mais qui évoluait au sein de mentalités qu'il estimait encore bien bétonnées. Il lui fallait les tester pour se sentir en milieu serein. Forcément.

Un sujet qui ne laisse personne indifférent.

Un beau et louable projet de Monsieur Hollande qui en voulant glaner des voix a peut être mis la barre un peu haut. Le chantier est conséquent Monsieur le Président et malheureusement,  vous n'avez pas l'air d'avoir la carrure du maître d'oeuvre adéquat.

En attendant, continuons donc de défendre un seul et unique droit : celui de l'évidence.


jeudi 15 novembre 2012

Twilight dans ton string





Aujourd’hui, pour fêter mon retour tant attendu sur mon Blog après ces quelques semaines d’absence, je vais me pencher sur un sujet extrêmement féminin.

Une fois n’est pas coutume, les quelques courageux mecs monosynaptiques qui ne résistaient pas à l’envie de me lire régulièrement, vous pouvez allez voir là bas si j’y suis, on a pas besoin de vous, ouste.

OUSTE J’AI DIT !

Donc cet aprèm, j’ouvre mon ordi pour Facebooker un peu ( ou autres activités virtuelles et non moins indispensables à ma vie trépidante ) quand je jette un œil sur les publicités ciblées que je trouve sur la bannière droite de ma page Facebook.

L’une d’elle m’interpelle immédiatement et je ne peux m’empêcher de cliquer sur un lien intitulé la «Fleurcup».

Au départ, au vue de l’image d’illustration je penche pour une boutique en ligne de capotes toutes formes et couleurs mais je déchante très vite en investiguant la page d’accueil pour découvrir à quoi est destiné la Fleurcup et la liste des précisions nécessaires à son bon fonctionnement.

La Fleurcup est (je cite) une «coupelle menstruelle,  protection hygiénique réutilisable, alternative au tampon périodique et à la serviette hygiénique. Souple et flexible, elle se place dans le vagin pour recueillir les règles» 


Globalement, ce machin dont vous voyez la photo ci-dessus, est une alternative (pseudo écolo) aux tampons et autres serviettes hygiéniques dont nous les femmes nous usons et abusons (à en croire le site !) durant toute notre vie entière.

Fleurcup s’introduit dans le vagin un peu comme un diaphragme et telle une ventouse à l’envers,  va servir à recueillir le sang tout au long de la période des règles. D’ailleurs c’est assez déroutant car à aucun moment le site  n’évoque le mot  sang mais préfère plutôt parler de «règles» ou de «flux». Comme si il y avait une réelle volonté de ne pas confronter le client potentiel avec la réalité du produit : on va s’en prendre plein les doigts pour pas un rond !!!

Une fois introduite dans le vagin, le bazar reste donc en place et permet une récupération optimum des eaux usées avec une durée de vie assez illimitée et une nécessité de vidange réduite à deux fois par jour sans excéder les 12h.

Une petite démonstration animée est présente sur le site (pas en situation bien entendue mais relayée avec l’aide de carafe d’eau !!! ) afin que l’utilisatrice potentielle se fasse une idée exacte et réelle de l’efficacité du produit.

La Fleurcup c’est donc :
  •  2 tailles différentes (des fois qu’on ait un vagin de jument)
  • Une économie de près de 2400 euros de serviettes hygiéniques (comme moyenne dépensée dans une vie ) et tout autant de tampons ! C’est toujours ça de récupéré pour les clopes ! (« Chéri ! Je me remets à fumer parce que j’achète plus de tampons grâce à mon réservoir !!»).
  • La possibilité de dormir avec en toute quiétude !  (Le site ne parle pas d’éventuels débordements nocturnes).
  • La possibilité de pratiquer toutes les activités de notre choix (là non plus, quid des fuites ! Serait-ce à ce point un produit 100% fiable, indolore, confortable, idéal ?)
  • Le respect de l’environnement (12 000 tampons sont utilisés en moyenne par une femme au cours de sa vie ! ) Ceci ne prend pas en compte la fréquence du lavage de mains lors du montage et démontage du bazar !

Et quatre méthodes de pliage présentées pour faciliter la pose.

Bien, donc la question que je me pose maintenant c’est de savoir exactement  ce qui s’est passé dans la tête de la personne qui a inventé un truc pareil. Etait-ce une femme ? Un homme ? Etait-ce une ménopausée en mal de jeunesse ayant la volonté de se venger de la génération d’après. Etait-ce un membre de la famille Cullen ou bien un fétichiste de la saga fantasmant sur le silicone.

Quand on sait combien chaque cycle peut être aléatoire et différent en fonction de l’âge, de la contraception (ou pas) et de l’état psychologique et physiologique de la personne qui le subit (oui vous là, là et là, ne me dites pas que vous ne subissez pas vos règles, c’est tout bonnement une période pourrie dans le mois ! Sans compter la période prémenstruelle et son sacro-saint syndrome qui, outre  le fait de doubler de volume en me tordant de douleurs de bide, me ferait presque braquer une station service  pour une tablette de chocolat à minuit et  pleurer en regardant une rediff de Collaro Show).

Quel bonheur d’être une fille.

En attendant je vous invite ardemment à tester ce produit et à me faire part de vos impressions. Petit conseil non négligeable : n’oubliez pas vos lingettes Kandoo !

#Schlourf !

mercredi 8 août 2012

R.I.P



Requiescat In Pace, Rest In Peace ...

Au choix …

En tout état de cause, il s’agit là de reposer en paix et rien d’autre.
Si l’on considère les lieux où figure habituellement cette abréviation, il serait donc bien fondé de trouver la paix en ayant au préalable bouffé les pissenlits par la racine.

Ceci étant une notion relativement abstraite car il est bien évidemment impossible de savoir si l’on trouve la paix une fois mort.

La paix est un concept assez étrange.

« Fous-moi la paix ! » Dans cette phrase réside une injonction débordante d’agressivité. Un peu paradoxal pour une personne qui réclame un état qu'elle est elle-même incapable de mettre en application, à plus forte raison dans la façon de le formuler.

A presque quarante ans, il m’arrive souvent de réfléchir à ce qui me serait vraiment vital de posséder au-delà de 148 paires de chaussures, 52 sacs à mains, une taille 40, du temps pour moi, un Iphone et une voiture neuve un peu plus grande.

A presque quarante ans on a juste envie d’avoir la paix.

Mais c’est quoi exactement la paix ?

Lors d’une journée passée en compagnie d’amis proches, invitée à déjeuner à leur table sur leur lieu de vacances, je me risquais à demander si je pouvais fumer une cigarette et le cas échéant, si je pouvais disposer d’un cendrier (je déteste importuner le monde avec ma cigarette et partant du principe qu’un non fumeur n’a pas à subir ma fumée, je demande toujours la «permission» par politesse et à plus forte raison si je ne suis qu’en présence de non-fumeurs).

Le maître de maison obtempéra non sans un rictus « pffff ! C’est pas bien de fumer ». Et là il enquillait sur la nocivité du tabac, les risques cardiovasculaires, les bienfaits d’une vie saine et équilibrée, du sport (du quoi ???? ) et j’en passe …

Oui effectivement c’est pas bien de fumer.
De boire non plus d’ailleurs.
De manger des bonbons Haribos.
De me goinfrer de glaces arrosées de chantilly.
De ne pas faire de sport ( DE QUOI ???? )
De me coucher à trois heures du mat.
De visiter les cimetières.
De prendre en photo des tombes.
De dire des gros mots devant mes enfants.
De les laisser jouer à Scarface et COD ( Call Of Duty pour les Noobs qui lisent et comprennent pas )
De ne pas les nourrir à coup de 5 fruits et légumes par jour
De dépenser de l’argent en futilités.
De ne pas travailler.
De ne pas mettre mes enfants à la cantine
De partir en Thalasso seule ( OUI SEULE !!! FREEEEEEEEEEEE ! )

La liste est non exhaustive !

C’est donc pas bien tout ça, et cette liste a été établie en me basant sur les  idées toutes faites provenant d’ici ou là au sein d’un entourage plus ou moins proche.

Ledit entourage qui forcément réclame aussi son lot de paix. Mais il est toujours plus facile d’aller balancer un pavé dans la mare de son voisin à coup de « j’te dis ça c’est pour ton bien »  plutôt que de se pencher sur la recherche de sa propre paix.

Empêcheurs de buller en rond, moralistes en tous genres, intégristes de la bienséance ou membres actifs d’une société où il fait bon juger plutôt que d’envisager l’autre dans sa globalité, son histoire personnelle, ses attentes, sa sensibilité, ils ne réalisent pas forcément le côté nocif et pernicieux de leurs interventions régulières.

La paix, c’est une utopie.
Un truc probablement inatteignable en dehors de la mort et les vivants se rassurent en écrivant sur les sépultures le fameux R.I.P.
Comme une parole établie, une certitude qu’il faut répéter inlassablement pour se conforter qu’un jour on y aura quand même accès.

A l’échelle planétaire, la paix n’existera sans doute jamais.
A l’échelle individuelle non plus, ou bien sera un état très fugace.

La paix, ce serait ne plus avoir à subir la bombe à chiottes du connard de voisin du dessus qui me vaporise chaque fois que je fais un steack haché ou que j’allume une clope sur la terrasse.

La paix ce serait ne plus avoir à entendre un «CONNASSE» hurlé par une mémé en 4x4 à première vue respectable parce que j’ai eu le malheur de ne pas avancer assez vite au rond-point.

La paix ce serait pouvoir enfin faire ce que j’ai envie de faire tant que ces agissements ne deviennent pas un préjudice physiologique ou psychologique pour autrui ?

Oui mais voilà, où commence donc le préjudice ?

« Puisque la mort est la paix éternelle, si tu veux la paix, fais le mort »
Jean L’Anselme, Poète français

#boufferlespissenlitsparlaracine …




mercredi 4 juillet 2012

Joyeux NonAnniversaire ...




J’ai toujours détesté organiser les anniversaires de mes enfants.

Quand je parle d’anniversaire, j’entends par là une après midi en compagnie d’une demi douzaine de gosses au bas mot, invités la plupart du temps au sein de la classe, ceux qui auront été soigneusement triés sur le volet par le Putois du moment.

En bonne mère indigne, j’ai rusé à plusieurs reprises, en déléguant cela à des super pros de la chose (Buffalo Grill, Mac Do ou autre abomination du même genre qui ont un souci du bien être des enfants bien inférieur à celui déployé par un scarabée pour la bouse qu’il est en train de rouler).

J’ai bien essayé de rameuter du staff en la personne de Mamounette ou d’amies dévouées qui venaient m’aider à gérer une horde de huit gamins complètement hystéros qu’il faut occuper avec un bébé de 18 mois au milieu  et un demi Putois qui a juste envie de faire comme les grands.

Ces gosses là, je ne les ai évidemment pas choisis puisque ce sont les amis de mon fils. Et je peux difficilement expliquer à mon fils de huit, neuf ou même dix ans que son copain, là, celui qu’il adore, ben je le trouve extrêmement insolent, capricieux, mal élevé, à la limite du supportable, voir même carrément infernal.

Se farcir en plus les parents, la pluie et le beau temps, ceux qui n'ont pas envie de rentrer chez vous parce qu'ils craignent peut être de se salir, ceux qui au contraire s'installent direct dans le fauteuil en attendant qu'on leur serve l'apéro, ceux qui vous branchent sur les méthodes impensables de la prof, ceux qui viennent récupérer leur gamin avec une heure de retard

Subir est donc le maître mot des anniversaires et je me rappelle les trésors de patience et de dévouement que déployait Mamounette pour nous organiser des anniversaires dignes de ce nom, où nous retournions l’appartement en bande organisées du crime rose et glamouresque, petites filles obsédées par les barbies, les déguisements et le dernier épisode de Candy : « Terry va-t-il enfin l’embrasser sur la bouche ? »

Des anniversaires roses et pailletés, j’en suis encore bien loin et j’ai de belles années à tenir au sein d’un univers débordant de testostérone.

Ayant honteusement zappé les 10 ans de Putois n°1 et voyant se profiler les 11 ans à toute vitesse, je décidais donc de lui organiser un joyeux NonAnniversaire, histoire de réunir ses meilleurs potes avant le départ au collège et de me rattraper de ses 10 ans qui ont le malheur de tomber chaque année en pleine période de rentrée scolaire et de seconde session de partiels (j’ai d’ailleurs accouché un jour de rentrée scolaire et le trajet maison/périph/clinique fut épique ! J’ai le souvenir d’un routier en plein embouteillage me regardant paniqué du haut de sa cabine alors que j’étais en train de me tenir le bide et de faire mes exercices respiratoires, ponctués de rictus assez démentiels …).

Je proposais donc le Laserquest. Réponse de Putois n°1 :  c’est pour les bébés ! Je veux du Paintball.

Va pour le Paintball.

Alors à partir de ce moment là, vous entrez comme qui dirait dans une autre dimension.

Je passe l’organisation de la logistique pour cette demi journée, les autorisations à faire signer par les parents, les parents qui ne daignent pas répondre, ceux qui font répondre leur gosse mais qui ne prennent même pas la peine de se fendre d'un SMS ou d'un email afin de remercier pour l’invit’ ( 50 euros par gosse hein quand même … ) ceux qui vous appellent le soir de la deadline en s’excusant la queue entre les jambes « je suis confuse, ce jour là mon fils fête son anniversaire mais il n’a pas invité votre fils ! Rholala Je suis confuse hein ! Qu’est ce que je suis confuse … »
Ben co******sse, t’as juste reçu l’invit y’a une semaine, ça t’aurait écorché la tronche de me répondre illico, j’aurai déplacé la date et ça m’aurait évité d’avoir la moitié de la classe kidnappée à l’anniversaire de ton nain et donc empêchée de venir à celui de mon fils.

Enfin, vous avez l’option gamin qui vous arrête en pleine rue pour papoter et avec lequel vous engagez une conversation plutôt surréaliste :

 - Bonjour M’dame !
 - Alors mon chou tu viens à l’anniversaire ?
 - Non, ma mère veut pas.
 - Ah ben c’est dommage.
 - Ben oui, mais bon.
 - Bon ben une prochaine fois alors !
 - Oui … mais dites moi au fait, ca va vous coûter beaucoup d’argent tout ça quand même ! Le Paintball ça coûte cher ! Et puis si vous louez une voiture en plus pour emmener tout le monde, plus le goûter etc … Ca fait beaucoup de dépenses non ?

Forcément là on imagine tout de suite que le raisonnement provient du cerveau du gamin et pas du tout (mais alors du tout, du tout) d’un élément extérieur qui aurait comme qui dirait « formaté » le pauvre gosse.

Ces personnes m’ayant au final permis de faire des économies, c’est en comité réduit que nous nous sommes retrouvés au Paintball.  A nous défouler (oui, moi y compris !) dans une ambiance 100% testostérone, au milieu des combinaisons de peintre en bâtiment et des casques version « j’ai la tronche d’une termite et j’assume ».

Deux heures de combat avec des armes qui vous balancent des billes de peinture à 300 km/h, à l’intérieur d’un hangar immense, truffé d’obstacles, une odeur à faire vomir un légiste, des animateurs qui vous hurlent dessus version Full Metal Jacket, des gosses surexcités (à tous ceux qui pensent qu’il n’existe pas de prédisposition des genres en matière de jeux de guerre et autre trucs du même style, je leur réponds : VENEZ TESTER LE PAINT BALL ! )

Au bout de 8 sessions, de 45 litres de sueur écoulés, d’une odeur étrange et mystérieuse commençant à se former en dessous de mon costume absolument pas glamour, (note pour plus tard, éviter le jean - pas confort du tout- et le maquillage - oui on transpire AUSSI des yeux ! ) de quatre billes reçues sur le crâne (oui je sais c’est pas beaucoup mais je me suis planquée souvent !) et d’un brushing en berne, je déclarais forfait pour aller siroter un coca zéro au bar en attendant que ces fous furieux aient écoulé leur stock de billes.

Hier, Putois N°1 m’a demandé quelle avait été la journée préférée de ma vie.
Je n’ai pas vraiment su quoi lui répondre.

« Et bien moi Maman, c’était ma journée Paintball, c’était trop bien ! ».

Rien que pour entendre ça, ça vallait le coup de me customiser en termite.

#onyretourneramonfils …

samedi 30 juin 2012

Jamais sans ma conscience ...




Avoir conçu un enfant, être en mesure de procréer, n’est malheureusement pas synonyme de bons soins, bienveillance, amour et abnégation. 

Précision non négligeable : on pourrait penser que le premier enfant est toujours  un peu là pour «essuyer les plâtres» et qu’on fera forcément mieux au suivant.
NON ! Il y a des familles entières où les fratries sont toutes en grande souffrance psychique, voire physique. Et si il est évident que les parents ont échoué au premier, ils ont quelque peu redoublé d’efforts pour faire encore pire au second, voir au troisième.

Pourtant, c’est bien connu, il n’existe pas de parent parfait.

Bon alors ça déjà quand on a compris ce concept, on a abattu 50% du boulot qui nous était attribué.

Mais alors quelle est la frontière entre ce qui est bon de faire, ce qui est fait, ce qui doit être fait ?

Forcément, on aura beau leur faire à bouffer bio, les habiller en  Bonpoint, les bombarder de cinq activités périscolaires par semaine et s’appliquer devant eux à un parler irréprochable, ceci ne sera pas pour autant gage d’une sphère parentale équilibrée et suffisante pour aider l’enfant à acquérir tous les apprentissages qui lui sont nécessaires et le voir gravir consciencieusement et une par une les étapes majeures de son bon développement.

J’ai toujours été frappée de découvrir à quel point l’inconscience parentale sévissait partout et dans tous les milieux sociaux-culturels.

Bien souvent, se faire qualifier d’inconscient prend une tournure péjorative. La bonne (ou mauvaise) nouvelle est justement que ça l'est ! Ceci me fait bien rire ! La majorité des personnes qui réagissent au quart de tour ne prennent même pas la peine de se repencher sur le mot en lui-même ni même sur la situation qui en est à l'origine. Forcément, une personne qualifiée d’inconsciente ne peut qu’être vexée d’être pointée du doigt pour une situation sur laquelle elle n’avait pas pris le temps de se pencher.

Inconscient signifie littéralement ne pas être conscient de quelque chose.

Mais comment moi «parent » (privilège suprême et être supérieur forcément…) puis-je faire preuve d’inconscience  en ce qui concerne mon enfant ? Cela n’a pas de sens, la logique veut que :

1 – C’est mon enfant
2 – Je l’aime
3 – Donc je sais ce qui est bon pour lui

Manque de bol c’est pas forcément comme ça que cela fonctionne …

Arrêtons-nous quelques instants sur la notion de conscience.

La conscience se définit comme la perception plus ou moins immédiate de tout ce qui nous entoure (d’un point de vue cognitif évidemment, mais aussi biologique) et par extension, de tout ce qui peut découler de cette perception :

« Je suis consciente que si je laisse mon gamin jouer au foot sur la route, il risque de se faire faucher par une voiture, raison pour laquelle je lui ai interdit d’aller jouer au ballon sur la route »

Situation (normale ! )= perception/conscience= déduction

Une personne inconsciente n’est donc, forcément pas CONSCIENTE des répercussions biologiques, cognitives, émotionnelles et psychologique qu’un état, une situation, une parole, peuvent engendrer.

Je n’ai quasiment aucune tolérance avec l’inconscience parentale, celle si étant le plus souvent synonyme d'absence totale de bon sens. 

L'inconscience parentale se rapproche, à mon sens, de la négligence parentale, sous quelque forme que ce soit. Un enfant étant encore une fois notre pur produit. Il est soumis à notre bon vouloir et nos agissements. Celui-ci n’aura pas ou peu de jugement sur nos actes car tout ce qui proviendra de nous pourra lui paraître comme normal. Il ne peut pas faire autrement que de se fier à nous pour ses agissements.

« Il est normal pour un enfant d’aller à l’école seul à l’âge de 6 ans ».
Un enfant n’a physiologiquement parlant pas le même champ de vision qu’un adulte et celui-ci n’est pas définitif avant l’âge de 10-12 ans environ. Ils n’ont donc pas la même aptitude que nous à juger de la dangerosité d’une route et n’estiment pas les distances à leur juste valeur. Ils risquent plus facilement de se faire renverser en traversant au dernier moment.

« Il est normal de laisser un enfant seul dans un appartement ou une maison le temps d’aller : faire une course/les magasins/bosser … (liste non exhaustive) »
J’ai le souvenir d’une amie me racontant que sa voisine avait laissé son fils de 10 ans s’occuper seul de son petit frère de 5 ans deux journées durant parce qu’elle n’avait pas trouvé de mode de garde pendant les vacances et qu’elle ne voulait pas s’absenter de son travail.

Faire porter à un enfant de 10 ans la responsabilité du bien être et de la sécurité d’un enfant de 5 ans est une démonstration fulgurante de l’inconscience parentale.

Hasard ? Ignorance ? Pleine conscience dépassée par souci de confort et de flegmatisme ? L'inconscience parentale apparaît quelquefois lors de situations tellement surréalistes que c'est à se demander si les personnes  ont été dotée d'un cerveau et de tous les composants qui vont avec.

Il n’en reste pas moins que le résultat d’un état d'inconscience parentale  peut très vite virer au drame. Les titres des journaux télévisés nous rappellent un peu plus chaque jour cette triste réalité.

Les rayons «éducation» des librairies regorgent d’ouvrages ayant à quelque chose près le même titre «comment bien élever ses enfants ? ».
Curieusement, j’ai rarement vu d’ouvrage intitulé « être vous prêts pour être des parents responsables, bienveillants,  civilisés ? » 

Pourtant, à en observer certains, et comme le fait remarquer si judicieusement Terry Pratchett dans son oeuvre  (Procrastination - Le Disque Monde – Editions l’Atalante )   ‎"Parfois je me dis que les gens devraient passer un véritable examen avant de pouvoir devenir des parents. Pas seulement les travaux pratiques ..."

Avoir des enfants n’est ni un droit, ni un privilège.

Travaillons donc à notre pleine conscience de rester ou devenir enfin des parents acceptables, avant d’espérer façonner des enfants parfaits.



mercredi 2 mai 2012

MOI de Mai ...




Si comme moi vous accordez une attention toute particulière aux mots, phrases prononcées quelquefois à la va-vite, ou encore expressions significatives, vous avez peut être déjà pris la peine de vous arrêter sur ces  petites maximes ou proverbes, adages populaires qui se déroulent au fil des mois et que nous avalons chaque année avec la même ferveur, essayant en permanence de les graver quelque part dans un cerveau probablement déjà bien alourdi de contingences quotidiennes.

Avril est fini et nous avons eu, en plus des cloches, lapins et autres "Joyeusetées chocolatières" qu'on aime se souhaiter à Pâques, le traditionnel "en avril, ne te découvre pas d'un fil, en mai, fais ce qu'il te plaît ".

En furetant sur internet, je trouve même une suite à ce dicton, en ces termes précis : "en juin tu te vêtiras d'un rien" ...

J'ai toujours eu un peu de mal avec les proverbes. Souvent ils s'avèrent carrément fondés et là on passe sa vie à pester en se souvenant, tel un des deux vieux du Muppet Show "rhooo, putain, j'aurai dû me souvenir du proverbe ...", ou bien la phrase est complètement à coté de la plaque, voir même extrêmement dénuée de sens et on en vient à se demander si le gars ( parce que cela ne peut être qu'un gars ) qui a pondu ça n'avait pas fumé la quasi totalité du stock de l'herboriste de la Rue de Clichy !

En mai, faites donc ce qu'il vous plaît.  On a coutume de penser que c'est  exclusivement réservé à la météo et à la façon dont nous allons nous vêtir pour chaque jour du mois ( oui j'ai le droit de mettre un débardeur fushia en lycra lamé et un legging en polaire orange pour aller avec, le tout accompagné de baskets fluo, version "le lampadaire c'était moi"... m'en fous, en mai je fais ce qu'il me plait ! Ceci dit, faites moi enfermer si vous constatez que je mets ce plan-ci à exécution ... Mon glamour n'y survivrait pas !  ). Or, il se trouve que bon nombre d'entre nous ont souvent envie de détourner la fonction vestimentaire première de cette phrase, probablement investis par cette ambiance  printanière et ce vent de fleurs qui vient nous chatouiller les narines ! Ca sent quand même un peu la liberté tout ça !

Nous sommes en mai, le 2 mai pour être plus précis (La Saint Boris ... Ce soir c'est Soirée  Disco). Et qui a donc la possibilité de faire ce qui lui plaît à ce moment précis ? (à part peut être François Hollande qui à l'heure qu'il est doit se délecter des cinq prochaines années qui vont s'offrir à lui, où il va pouvoir mettre en pratique cet adage et faire exactement ce qui lui paît de faire, et pas uniquement d'un point de vue vestimentaire, on est pas rendus ... ).

On pourrait éventuellement se poser cinq minutes et se demander ce qui nous plairait de faire là, tout de suite, dans les heures ou les jours qui arrivent, sans restrictions aucune, juste pour faire une fois un truc qui n'a pas d'autre vocation que de satisfaire un plaisir égoïste, personnel, sans se soucier des contingences, ou juste pour voir ce que cela fait d'appliquer à la lettre un proverbe que l'on n'entend depuis trop longtemps.

Si j'avais cette possibilité de faire exactement ce qu'il me plait, je crois bien que je la condenserai dans l'unique désir d'avoir du temps. Du temps pour les gens, les choses, la vie en général.

Le temps me permettrait de me poser à une terrasse ensoleillée ( bon OK pas aujourd'hui, c'est la misère à Paname côté météo) du Boulevard Saint Germain et regarder les gens passer, essayer de deviner s'ils sont heureux, amoureux, tristes, blasés, en colère.

Le temps me permettrait d'aller souhaiter aujourd'hui l'anniversaire de la nourrice de Putois N°1 que je n'ai pas vu depuis plusieurs années et chaque deuxième jour de mai je peste en me souvenant qu'il faut que je prenne le temps.

Le temps me permettrait de retaper ces chaises vintages achetées une misère sur ebay mais tellement glamour !

Le temps me permettrait d'apprendre par coeur toutes les chansons d'Aldebert

Le temps me permettrait de partir à la rencontre de chacune de ces personnalités que je n'ai jamais vu (ni même pour certaines et certains jamais entendu) mais qui font partie de ma vie au quotidien à travers une petite lucarne ou un post laissé au hasard de mes statuts.

Le temps me permettrait de lever un peu plus le nez vers les toits de Paris et de photographier tout ce qui se trouve au bout !

Le temps me permettrait de lire ces dix huit bouquins qui n'attendent que mes yeux.

Le temps me permettrait d'écrire ce livre qui défile en permanence dans les recoins tortueux du labyrinthe de ma matière grise.

Prenons donc un peu le temps de faire ce qu'il nous plaît, comme si c'était chaque jour un peu le MOI de mai.

#hierencorej'avaisvingtans

vendredi 20 avril 2012

Vous me reconnaissez ?





Ouvrir un blog est une action somme toute très narcissique.
Vous qui me lisez, vous lisez mes critiques, mes plaisirs, mes coups de gueule, mes révoltes, mes coups de coeur, (mais surtout mes coups de gueule on va dire). Il est assez rare pour moi de parler de vous. Ou alors en diagonale.

Je me suis souvent demandée pourquoi un tel besoin de parler de soi. Tenir un blog est une sorte de journal intime non intime. On a toutes et tous envie du bon mot et on espère fébrilement le commentaire qui va nous caresser et regonfler le temps de quelques minutes/secondes/dixièmes de secondes pour les plus exigeants, un égo un peu en berne mais déjà probablement surdimensionné pour avoir eu l'envie d'étaler sa sensibilité derrière un écran dix-neuf pouces.

Blog mais aussi n'importe quel autre support ! Tout  est bon pour y passer : Site internet perso,  Facebook, Twitter, Pinterest, Deezer, microblogging, il faut être vu, il faut observer répondre, tagger, liker, hashtagger, forwarder, écouter, partager, et surtout il faut commenter.

The place to be, the place to live !

Lorsque je suis installée autour d'un Coco Banana accompagnée de ma Beletou, (un bisou en passant d'ailleurs) on ne peut s'empêcher de vouloir faire partager cela à toute notre liste de contacts Facebook à coup de photos, tags et identifications massive des fois qu'on nous louperait.

Concrètement, il n'y a rien de bien passionnant dans l'idée de partager sur une photo instagramée deux cocktails posés nonchalamment façon "lifestyle" sur le coin d'une table dans un établissement branchouille d'une station balnéaire cliché de la Côte d'Azur (ben oui forcément, on partage et en plus de ça on se fait gauler sur le lieu qui se colle automatiquement à la photo, quasiment une fois sur deux ! Dommage pour ceux qui ne sont pas à l'endroit où ils prétendent être).
L'idée est de simplement partager avec d'autres des moments qu'on apprécie (ou pas), tout comme des musiques, des citations, des sensations, des situations pas banales, des tranches de vies.

Certains, toutes générations confondues, s'en indignent et trouvent cela déplacé de toujours tendre vers ce réseau social chronophage et tentaculaire. De déballer (ou pas) sa vie ou ce que l'on veut bien de sa vie sans grande réserve.

Comment faisait-on avant Facebook ?
Oui mais comment faisait-on avant Internet ? Le GSM ? Le téléphone filaire ? La TV ? La voiture ? La pénicilline !?

Loin de moi l'idée d'associer la pénicilline à Facebook ou autre système de "regardez moi je suis vivant". Il me semble juste nécessaire de préciser que ce que l'on croit souvent être un simple phénomène de mode est en fait un réel phénomène de société ou même une petite révolution si l'on sait l'observer selon ledit côté révolutionnaire.

Révolutionnaire, parce que jamais un outil tel que le "réseau social" n'a autant boosté l'égo de millions de personnes se sentant du jour au lendemain exister à travers une lucarne, un statut, une vidéo publiée ou un jeu à la noix vantant les mérites de la vie à la ferme et de l'élevage des cochons.
Révolutionnaire quand on voit les proportions que cela peut prendre au niveau "déplacement de la masse" : une société qui ne peut vivre autrement que dans un besoin perpétuel de reconnaissance et qui paradoxalement n'a jamais autant fait preuve d'individualisme.

Mais surtout révolutionnaire quand on sait l'utiliser de façon judicieuse et pragmatique.

Il est fréquent d'entendre les plus convaincus prétendre "Moi, je m'en fous des autres ! "
L'idée étant de savoir plutôt ce que deviendrait notre vie  sans le regard de ces fameux "autres" ? Car si on s'en foutait vraiment, alors quel besoin de figurer sur un site ? Sur un mur ? Sur un blog ?

Si quelquefois, comme l'a dit si judicieusement Jean-Paul Sartre, les "autres" peuvent s'apparenter à l'enfer, il n'en reste pas moins que sans leur regard, il nous est vraisemblablement difficile de nous construire. Raison pour laquelle tous les humains de cette planète, sans possible distinction, cherchent une potentielle reconnaissance à travers leurs agissements. Celle la même qui les fera ressortir grandis, fiers, affirmés, établis, heureux, peut être enfin rattrapés par un sentiment qui ne leur a que trop manqué durant une période de vie spécifique : adolescence, enfance ...

S'évertuer à nier la course à la reconnaissance est un leurre.
Toute action, parole, pensée,  est soumise au jugement d'autrui, et si possible positif.
Même si ce jugement s'avère négatif, il y aura forcément une part de reconnaissance à l'intérieur : "on s'est intéressé à moi ! ".

Allez va, tous en choeur ...

Parlez-moi d'moi
Y a qu'ça qui m'intéresse
Parlez-moi d'moi
Y a qu'ça qui m'donne d'l'émoi
De mes amours mes humeurs mes tendresses
De mes retours mes fureurs mes faiblesses
Parlez-moi d'moi
Parfois avec rudesse
Mais parlez-moi, parlez-moi d'moi

Vous me dites-ci
Vous me dites-ça
Comment vous avez vaincu vos orages
Vos petits soucis
Et vos gros tracas
Mais si vous voulez m'toucher davantage

[Refrain]

Comme c'est touchant ce que vous vivez
Mon Dieu vous racontez bien vos angoisses
Ce que les méchants vous ont fait baver
Entre nous tous vos problèmes m'agacent

[Refrain]

Je voudrais un peu parler un instant
Jamais vous ne me laissez en placer une
Lorsqu'enfin je peux déserrer les dents
J'ai l'impression de l'ouvrir pour des prunes
V'la qu'j'en ai assez de tous ces laïus
Il est grand temps maintenant de nous taire
De nous embrasser
De secouer nos puces
C'est comme ça qu'vous comprendrez mon mystère

Parlez-moi d'moi
Y a qu'ça qui m'intéresse
Parlez-moi d'moi
Y a qu'ça qui m'donne d'l'émoi
Et plus vous pleurerez sur mes détresses
Plus voyez vous ça nous mettra en joie

Paroles et musique: Guy Béart, 1980
...

#Hémoiémoisetmoi...

mardi 17 avril 2012

Super Mario Psycho


En octobre 2010, je me suis inscrite en licence de Psychologie dans un organisme d'enseignement à distance dépendant lui même de la faculté de Paris 8.

Il y a quelques temps, j'étais conviée à un regroupement car en seconde année, il est de bon ton (considérer "légèrement obligatoire") de participer à des regroupements organisés sur des sujets divers et variés.

En l'occurrence nous avions deux journées assez chargées. L'une consacrée au Projet Tutoré (sorte de mini mémoire) de psychologie clinique et psychopathologie, et l'autre consacrée au Fonctionnement Cognitif et aux statistiques inférentielles (beurk ! je ne me suis même pas encore attaquée aux statistiques de première année alors inutile de me demander ce qu'est une statistique inférentielle !).

La psychologie clinique et la psychopathologie sont des disciplines regroupées sous une même matière à laquelle vient s'ajouter l'étude des troubles mentaux, et je pense n'étonner personne dans mon lectorat en indiquant que ce sont là mes sujets de prédilection.

Logiquement, quand quelque chose nous plaît, on a toujours un peu plus de facilité à l'assimiler.

C'est donc dans une sorte de kiff international que j'ai assisté à ce cour de psychopathologie, qui visait en premier lieu à nous donner un peu de crédibilité côté sujets de mémoire, mais aussi nous confronter les uns aux autres.

Avoir choisi la Psy n'est pas un hasard pour moi. C'est un peu comme la progression logique d'un chemin de vie qui n'a cessé de me placer au centre d'expériences dans lesquelles les comportements humains et le fonctionnement du psychisme occupaient une place de choix.

Observer les gens est un de mes passe-temps favori.

En bonne anti-sociale que je suis ( si, si, je vous assure ! ) j'ai passé de nombreuses années à observer les gens autour de moi, à analyser minutieusement et à vouloir à tout prix expliquer et comprendre leurs agissements, leurs réactions, leurs propos, disséquer, inventorier, rassembler les pièces d'un puzzle, découvrir, énumérer, me servir de mes cinq sens bien en éveil pour au final en arriver à certaines déductions sur le genre humain. Pas toujours très reluisantes il faut le dire (mode misanthrope ON).

Reprendre ses études à 36 ans est un phénomène assez exceptionnel. On se sent d'abord fière d'avoir été acceptée en Fac (alors qu'en fait, n'importe quel bouseux titulaire de son bac est accepté en Fac ! ).  C'est un peu comme si on n'envoyait pas en plus du dossier d'inscription, une lettre de remerciement en ayant inscrit en gros et en rouge "MERCI D'ACCEPTER LA VIEILLE MORUE QUE JE SUIS !".  

J'ai entendu tout et son contraire en annonçant que je venais de m'inscrire en fac. Après la vague des 'C'est formidable, c'est vraiment  génial ", j'ai eu le droit à "tu élèves tes gosses donc tu fous rien de tes journées, t'as le temps", et j'ai quand même finis par récolter fièrement la vague du "Mouahahahahahah ! Tu t'es inscrite en fac ! Quelle belle connerie ! Ca ne sert à rien" ... Et autres joyeusetés du même genre.

Pourtant, quand j'observe la jeune demoiselle qui nous dispensait le cours de psychopathologie ce jour là, du haut de ses 26 ans bien sonnés et de son visage tout lisse et sans aucune rides d'expression, je ne pouvais envier sa place. Certes Psychologue Clinicienne diplômée (vous qui me lisez, si j'atteins ce diplôme un jour, je vous jure que le champagne, vous y aurez droit, et pas qu'une coupe ! ) elle semblait si légère et si épargnée par la vie que son discours peinait à trouver sa place devant un auditoire dont la majeure partie devait totaliser entre dix et quinze années de plus qu'elle.

Doit-on forcément avoir vécu pour trouver un recul nécessaire et objectif sur la vie et le genre humain en général ?

Empathie, écoute et attention neutre et bienveillante sont les fers de lance du psychologue.
Sommes-nous vraiment dotés de ces qualités au sortir de l'adolescence ? Ou  est-il possible de ne les acquérir qu'en cinq années d'études et quelques heures de stage qui ne compenseraient pas forcément ce regard si objectif et si détaché que nous pouvons acquérir à l'école de la vie.

Tout vient à point à qui sait attendre et j'ai probablement et inconsciemment dû attendre le bon moment pour entreprendre ce qui était juste et évident pour moi.

Ces études sont passionnantes, chaque jour un peu plus prenantes et dans un quotidien déjà lourd de contingences et d'obligations de résultat, je me sens souvent l'âme d'un Super Mario accroché à son volant à la recherche de l'ultime champignon, évitant les peaux de bananes qui atterrissent par je ne sais quel hasard sur mon chemin ...

Il y a quelques temps, après une année d'acharnement neuronal intensif et de lutte pour  obtenir des résultats plus qu'honorables, j'ai annoncé à mon entourage la validation de bon nombre de disciplines qui me permettaient un passage en seconde année. Première victoire intérieure, premier challenge réussi.

Au milieu des silences, des étonnements, mais aussi des félicitations et autres compliments que j'ai accueillis avec plaisir et fierté, une phrase m'est alors grimpée à l'oreille. Simple et efficace, elle résumait à elle seule ce que j'avais envie d'entendre et qui me porte et me conforte chaque jour dans la poursuite de cette vaste et formidable aventure :

"Mais il n'en aurait pas été question autrement..."

#AppelezmoiFreud ...