mardi 15 avril 2014

40 ans, l'âge de la stéréo ...



La nature est bien faite.
Tout autour de nous, on peut observer l’application quotidienne de cette vérité.
Les oiseaux se taisent quand il s’agit d’aller pioncer, le chat vient squatter dès qu’il y a une source de chaleur potentielle dans les environs et le syndrome pré menstruel est là pour annoncer à votre mari que ça devrait plus tarder et que oui, là tout de suite, faudrait voir à plus trop faire chier la dame au risque de se prendre une sandale à talons compensés dans la tronche. Tu l’auras bien cherché après tout, c’est pas la bonne semaine.

BREF !

La nature est bien faite sauf quand vous atteignez 40 ans.

Que se passe –t-il dans votre corps quand la date fatidique de votre quarantième année vous tombe sur la tête, telle un seau d’eau glacée posé vicieusement sur le haut d’une porte.
Il doit y avoir une quantité incommensurable de cellules, de connexions synaptiques, de muscles, de globules, bref, tout ce que votre corps peut contenir de vivant et de décisif qui doit se réunir pour déclarer ouverts les états généraux de la décrépitude. Le top départ de la loose, le « 3-2-1 c’est parti » de la fatigue. La fin des haricots.

Alors mesdemoiselles (ah non merde ! Ca existe plus ce terme, je vais me faire lyncher) non pardon, mesdames, vous qui lisez ce billet et qui n’avez pas encore 39 ans et 3 quarts, profitez allègrement du temps qu’il vous reste avant cette deadline. Oui parce qu’on peut quand même le dire, après tout on est entre filles, après 39 ans 3 quarts, tout devient un peu dead au final.
Celle qui me sort que sa vie a commencé à 40 ans, je lui balance un pot de Nivéa Q10 à la tronche et je lui fais avaler mes chaussettes de contention.

A 40 ans on ne sait plus vraiment ce que signifie l’expression « grasse mâtinée ».
Si comme moi vous avez au minimum 2 enfants et que vous ouvrez le champagne quand vous avez totalisé six heures de sommeil consécutif, n’imaginez pas que cela va aller en s’améliorant. Non, le sommeil doit être proportionnel à la vie, plus vous avancez en âge, plus il diminue en quantité et en qualité. Forcément, quand on voit ce qu’il nous reste (on est quand même à la moitié du chemin) et dans quel état on est, on se dit que foutue pour foutue, autant passer un max de temps à profiter de la vie !

Mon conseil : un ou deux mojitos avant de se coucher. Oui l’alcool est mauvais pour la santé mais une humeur de chiotte et un quota de dodo non atteint sont tout aussi mauvais  pour la santé de votre couple ou de votre voisin de bureau.

A 40 ans, il se produit quelque chose d’incroyable dans votre estomac.
Ce que vous arriviez à digérer sans aucun souci il y a 2, voire même 3 ans, devient désormais une source incommensurable de torture. Une feuille de salade provoque à l’intérieur de votre œsophage l’équivalent d’une Happy Hour au rayon  outillage de Castorama. Le moindre plat en sauce ne peut s’empêcher de faire éclore sur votre minois la plus éclatante des constellations et quand vous envisagez un petit check up sanguin,  votre généraliste vous balance un regard noir : c’est quoi ce taux de cholestérol ?

Mon conseil : Andouillette AAAAA sauce moutarde et pommes de terre sautées : on a qu’une seule vie.
Je ne suis déjà pas née suédoise avec 20/20 à chaque œil, je ne vais pas EN PLUS me priver de bouffer de la charcuterie.

 A 40 ans, on a la peau qui pend.
Le printemps arrivé, les bras se découvrent et l’on apprécie les premiers rayons du soleil à travers le pare-brise. Rayons qui viennent se poser délicatement sur notre peau de crocodile albinos ayant passé l’hiver à se dessécher. Vous conduisez donc tranquillement vos 973 bornes qui vous séparent de votre lieu de villégiature, profitant les bras nus de ces doux moments de chaleur quand tout à coup, votre fils cadet assis à vos cotés (oui, celui qui dégueule au moindre virage et dont vous redoutez le premier rictus annonciateur de « Burp ») vous touche le bras d’un air circonspect, il tâte et retâte ce bras qui pend car manquant cruellement de muscle quand tout à coup, votre fils, la chair de votre chair, l’amour de votre vie fini par vous regarder  en vous assénant un « envole toi » !!!!

(SOLITUDE …)

Mon conseil : Mettez des gilets et  n’oubliez pas de bronzez des bras.  Et privez votre fils de Ps3 ( bien fait pour toi, la prochaine fois tu réfléchiras à deux fois avant de tâter mes ailerons de dinde ).

La liste est non exhaustive.
Toi aussi lectrice, fais un petit récap de tout ce qui te pourri tes 40 ans.
Quand les trois quarts de la société te rabâchent qu’une femme n’a jamais été aussi belle et désirable qu’à 40 ans, tu as juste envie de lui faire bouffer tes analyses de sang  à la société, et ton jean en taille 46 aussi d’ailleurs.

Pourtant je n’échangerai pas mes 40 ans contre mes 20 ans. Double taille mais double grande gueule, double assurance, double cerveau ( triple ? ) et double satisfaction de savoir ce que je veux  (et ce que je ne veux surtout plus !)

40 ans, c’est du bonheur en double. En stéréo.