dimanche 1 janvier 2012

Sur(face)bookée




Internet est un monde magique et miraculeux.
Alors qu'au milieu des années 90, j'évoluais dans un monde  archaïque où la seule perspective de connexion avec mon prochain était le téléphone fixe et, Ô accessoire miracle et technologie avancée, le répondeur téléphonique ( je me souviens avoir acheté mon premier répondeur en 1995. Ma préoccupation du moment était de  trouver l'annonce la plus juste, la plus branchée, la plus "j'me la pète grave", à mi chemin entre la nana décontract mais aussi celle qui a trouvé ZE truc qui déchire... J'oscillais donc entre ABBA ou les Stones, avec un message transcendant  "après le bip c'est à vous" ... La classe internationale  quoi ).

Bref comment faisions nous avant les téléphones portable ? ( Quoi de plus formidable que de se trimballer avec son téléphone ?) Et surtout, comment faisions nous avant internet ?

Le sujet a été traité maintes fois mais du point de vue de la presque quarantenaire que je suis ( pffff ... ) je ne me lasse pas de découvrir  jour après jour un nouveau truc sur la toile et de surfer dès que j'en ai l'occasion, pseudo Geek ou accro ( c'est  pas un pléonasme ? ) peu importe, j'adore la toile et j'assume.

Le temps que me vole internet par rapport aux autres activités de ma journée est relativement conséquent puisque je gère tout depuis mon ordinateur. Qu'il s'agisse de mes comptes en banque, de tout ce qui est administratif, de la scolarité des Putois ou que sais-je encore, mais aussi et surtout de mes études à distance qui occupent la moindre parcelle de temps que j'essaye de m'accorder.

Vous qui êtes en train de me lire, vous avez probablement atterri sur ce lien via ma page Facebook sur laquelle je l'ai publié.

Ahhhhhhhhhhhhh ! Facebook ! Le mot est lâché ! Qui d'entre vous ( oui vous là, qui lisez  mon billet !) passe une journée, une seule sans se connecter à Facebook ?

Phénomène de société et non pas de mode car il touche toutes les générations (il se goupille suffisamment bien pour  proposer du renouveau), FB s'est incrusté dans nos vies avec une dépendance telle que celle occasionnée par un téléphone portable ou même telle qu'internet lui même.

Avant on pointait du doigt celui qui n'avait pas de GSM, puis celui qui n'avait pas internet. Maintenant c'est au tour de celui qui n'a pas son profil sur FB.

J'y suis venue,  j'ai vu et, fort heureusement,  je n'ai pas été vaincue.

Arrivée en 2008 par curiosité et sur la suggestion de pas mal de potes, l'outil m'est d'abord apparu comme incroyable et exceptionnel. Je voulais tout montrer, tout commenter, avoir plein d'amis. C'était Ze place to be ! Je réfléchissais à mes statuts. Alors en congé parental et en manque de reconnaissance sociale évidente ( je n'avais pas encore  totalement compris que congé parental = nolife pour 70% des gens qui gravitent(gravitaient) autour de moi ) . Il me fallait donc être pleine d'humour, pleine d'optimisme, toujours le bon mot, originale et Bout-en-Train, donnant le change à cette population qui allait forcément me juger. J'ai donc joué le jeu à 100%, acceptant des gens en "amis" que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam, laissant pénétrer chez moi de parfaits inconnus.

Car c'est bien chez vous que les gens  s'incrustent quand vous les acceptez en ami. Une amie très chère m'avait rapporté cette citation qu'elle tenait d'un de ses contacts "Facebook c'est comme une soirée entre potes, le bordel en moins chez toi".
L'ennui c'est que dans le lot, il y a des potes que vous n'invitez pas forcément chez vous souvent, et surtout il y en a qui viennent frapper à votre porte ( les fameuses "demandes d'amis") et vous n'avez pas non plus envie de leur ouvrir, là tout de suite !

Les mois ont passé, j'ai peu a peu lâché l'affaire, mon quotidien étant phagocyté par d'autres centres d'intérêts plus productifs mais aussi plus impératifs. J'ai publié moins de statuts, ou bien essayé d'en publier de façon plus judicieuse. J'ai râlé en en lisant quelques uns, j'ai commenté un peu, j'ai rigolé beaucoup. J'ai (re)noué de belles amitiés, mais je suis toujours restée étonnée devant la crédulité de bon nombre d'utilisateurs face à cet outil.

FB n'est pas un jeu, ce n'est pas non plus le pays des bisounours. FB c'est la vraie vie. C'est VOTRE vie à vous. Celle que vous affichez aux yeux des gens que vous avez sélectionné. C'est un peu votre "Loft Story" à vous. On vous observe, on vous juge, on vous décortique sous toutes vos coutures, on vous critique, on vous aime aussi, on peut vous détester, on peut vous nuire. Votre quotidien, votre intimité est livrée en pâture à des gens que vous croyez avoir sélectionné et trié sur le volet parce qu'ils apparaissent comme "sympa". 
Mais avant de répondre à une demande d'amis ou d'en formuler une, posez vous simplement la question de savoir si vous laisseriez entrer cette personne chez vous. Non pas aller boire un simple verre avec elle dans un  lieu public. Je vous parle de votre maison, de votre intérieur. De ce que vous avez de plus intime.

On n'est pas dans un concours de popularité, ni dans celui du statut le plus subtil. On est dans le réel, le concret.

Dernièrement j'ai reçu des demandes d'amitié de personnes avec qui je n'ai pas eu de contact depuis 25 ans. Une tripotée de noms que je n'avais pas prononcé depuis un quart de siècle, tombés dans les oubliettes de ma mémoire. Mais aussi et surtout des gens qui m'avaient méprisée et rabaissée à cette période aussi sensible que peut être l'adolescence. Un de mes plus gros défauts étant ma mémoire d'éléphant, il m'était impossible de faire l'impasse sur ces dossiers.

Je me suis demandée si cela me ferait plaisir d'inviter ces personnes à ma table. La réponse a été non.

#ignorer ...

2 commentaires:

  1. Entièrement d'accord avec tout ce que tu dis !
    J'ai souri à la mémoire d'éléphant de ces méchants du passé !
    En conclusion, je suis flattée d'être en contact FB avec toi !

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  2. Mais quel grand bonheur de lire des petits messages comme celui ci !

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