samedi 10 décembre 2011

Je ne suis pas parisienne


Durant les dernières vacances de la Toussaint, alors que je déambulais nonchalamment dans les rayons de mon supermarché fétiche, hésitant entre un paquet de nounours guimauve et des bâtonnets de surimi, je remarquais sur ma personne le regard  insistant de deux jeunes gens d'une trentaine d'années. Je me préparais à leur indiquer un rayon quelconque (c'est toujours sur moi que ça tombe, je dois avoir la tronche de la parfaite  ménagère de moins de 50 ans accrochée à son panier, connaissant les lieux par coeur et capable de réciter illico le prix de la mortadelle au kilo) lorsque que l'un d'eux s'approchait de moi et avec un grand sourire me déclarait illico : "Mademoiselle, vous avez le look d'une vraie parisienne !".

D'abord furtivement expédiée au dessus des nuages (ça en bruit de fond et des étoiles pleins les yeux) à la seule évocation du mot "Mademoiselle" (à partir d'un certain âge, y'a des mots que l'on n'entend plus et qui on un effet largement supérieur au botox) je leur décrochais alors mon sourire le plus "corporate" en déclarant "ben vous avez visé dans le mille, j'en suis une" ! (Houuuu la menteuse !)

"Ah ben tu vois, j'te l'avais dit" ! dit-il à son pote en se dirigeant vers le rayon des surgelés.

Cette parenthèse vestimentaire terminée, je m'éloignais, amusée et perplexe, vers le rayon entretien, regardant mes pieds, me demandant ce qui avait bien pu les pousser à me qualifier de "lookée à la Parisienne" !

C'est alors que j'entreprenais une analyse minutieuse de mon look du jour afin de percer le mystère et de comprendre comment j'avais pu réussir à décrocher ce titre si convoité...

La Converse (rouge)
Commandement n°1 de la parisienne : ne jamais avoir mal aux pieds. Peu importe l'occasion, à Paris, vous pouvez être certain de devoir marcher des kilomètres et donc forcément, si le confort ne suit pas coté pompes, il y a de fortes chances que pour que les pieds se retrouvent  aussi meurtris que si vous aviez couru le marathon en Stilettos. Qui dit confort et glamour dit : CONVERSES.  Avoir toujours une paire pas loin ...

Le trench noir
L'avantage du trench noir est qu'il protège de la pluie, amincit, tient chaud le cas échéant, va avec tout (sportswear ou chic) et se trimballe facilement.

Le sac XXL vinyl (rouge) porté en bandoulière 
Commandement n°2 de la parisienne : le sac à main pas trop petit pour pouvoir y mettre son bordel, pas trop grand pour ne pas mettre TROP de bordel, et toujours avec une bandoulière pour libérer les mains (une main est forcément nécessaire pour le Chaï Tea Latte de Starbuck, l'autre pour Twitter entre deux rayons d'H&M).

Les nattes de Laura Ingalls 
Oui bon ben à un moment donné, quand on sait plus  trop quoi faire avec ses cheveux (Non je ne fais pas ce que je veux avec mes cheveux ! Quel est le con qui a déclaré ça dans une pub ?!) on finit donc par opter pour les nattes de Laura Ingalls, avec deux chouchous rouge piqués à Putoite en Chef (le dites pas sinon je vais me faire dégommer la tronche par un Zhu Zhu Pet). Les nattes c'est pratique, c'est pas cher et les gosses sont contents.

La casquette en velours noir
Qu'une vie sans chapeau est une triste vie ne trouvez vous point ?
Paris est la capitale du chapeau. Ne pas en porter est limite un sacrilège ! Garder cette habitude en Province est toujours un petit plaisir dont je me délecte en permanence été comme hiver, avec celui d'observer la tête des gens me croisant dans la rue.

Parée de tous ces accessoires, j'étais donc lookée version Parisienne ce jour là, dans une ville située à 906 km exactement de la capitale, moi, la provinciale sans accent.

C'est donc non sans une pointe de satisfaction que je quittais ce supermarché, mes nounours guimauve sous le bras (enfin, plutôt dans l'estomac) me disant qu'après tout, la plus belle ville du monde m'ayant accueillie à bras ouverts, gravir durant toutes ces années les échelons de la mode avec au bout du compte une certaine reconnaissance n'était que le juste retour des choses !

Après tout, on a aussi le look qu'on mérite non ?

3 commentaires:

  1. Je découvre ton blog grâce à Sophie et ... j'adore !
    J'avais déjà repéré ton humour via les commentaires que tu laissais sur FB !
    Maintenant : je te suis !
    merci pour tous les sourires que tu as fait naitre en ce lundi matin triste et froid !

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  2. Et réciproquement ! merci pour cet adorable message qui me donne encore plus envie de faire sourire !

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  3. Merci à toi aussi alors !
    A bientot via blog, FB ou mail ;)

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