samedi 21 janvier 2012

Wattoo-Wattoo ...



Je ne voulais pas d'enfants.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a une vingtaine d'année , je regardais les enfants de très loin en pensant que c'était une source d'ennui(s). Ils ne m'intéressaient pas.
D'ailleurs, une de mes indignations favorites était de beugler un gros "c'est du n'importe quoi" quand j'entendais à la TV ou à la radio une phrase du genre "on réclame la peine de mort pour les assassins d'enfants et de personnes âgées". Et la ménagère de moins de cinquante ans ? Elle se la met derrière l'oreille et elle se la fume  ??? Pffff ! j'te jure ...

Je ne voulais donc pas d'enfants. Pas de culture du bébé chez moi, pas de petite soeur, de petite cousine, pas de baby sitting, pas de fibre maternelle, pas de gouzi ni d'émerveillement. RIEN !

Et puis un jour, un petit chou en cagoule rouge m'a été présenté. Il avait alors 2 ans et des brouettes et je me suis retrouvée  en tête à tête avec lui un samedi sur deux et la moitié des vacances. Il fallait donc agir en conséquences. J'ai d'abord commencé par dévaliser les rayons pâte à modeler. Je me suis fournie en pâte à bulle ( j'en ai profité pour sniffer comme une malade ce tube magique qui me rappelait mon enfance, un truc de fou ! ), en machinbidule pour faire des bulles de savon, en marionnettes, en petites voitures, j'ai investi les rayons jouets des supermarchés, puis enchainé sur la Grande Récré, pour finir par le Saint Graal du jouet : Toys 'r Us.  C'était l'époque où ces quatre abominables créatures schizophrènes et tendancieuses avaient envahi mon écran de TV en poussant des "Gros câlinssssss"  des "Hé -Hoooooooooooooooo", à qui voulait bien les entendre : oui, vous les avez reconnus : LES TELETUBBIES : la bête noire de la mère de famille ! ( Loin devant Tchoupi, Dora et Oui-Oui ).

Outre l'équipement massif de doudous et autres figurines infernales, je devais également revoir mes classiques en matière de nourriture. Remplir le frigo de Dany au chocolat, de poissons panés, de crêpes Wahou, de Pom Potes et autres noms surréalistes que toutes les mères de famille connaissent si bien.

Des Samedis au Parc Monceau à faire des patés, des après-midi ciné pop-corn (à nous le sublime "Dinosaure" de Walt Disney, un des premiers dessins-animés réalisés en images de synthèses), et l'inconditionnelle virée chez Mickey, pas peu fiers de nous faire photographier tous les deux en compagnie de Mickey Mouse Himself. Nous étions rentrés épuisés de cette journée, lui ronflant comme un bienheureux dans son siège auto, moi sereine et satisfaite de ces moments partagés.

Du partage il y en a eu. J'ai vu grandir cet enfant et c'est probablement ce temps passé à ses côtés qui m'a donné envie d'agrandir cette famille.

De nos jours, avoir une famille nombreuse est presque un cliché, un cliché à la limite du négatif. Il m'est souvent arrivé de me promener en compagnie de la fine équipe au complet, et de récolter des sous entendus lourdingues quand à la facilité des allocations familiales.

Habiter en ville, à plus fortes raisons dans la capitale, n'est absolument pas compatible avec une famille nombreuse. En même temps à partir de combien d'enfants peut - on être considéré comme une famille nombreuse : la SNCF a tranché, c'est 3 !

Dernièrement, un ami m'a posé  une question qui n'était pas dénuée d'intérêt, à savoir si tous mes enfants avaient été "planifiés" ? Il n'y avait pour moi aucune conotation péjorative dans cette question. J'ai trouvé son interrogation vraiment pertinente, déjà parce que oui, effectivement 4 enfants est un chiffre assez conséquent pour la moyenne de notre pays ( et la moyenne de la capitale ! ), et parce que bien souvent, il ne faut pas se voiler la face, les familles exponentielles sont un peu le fruit du hasard. Des "accidents" comme se plaisent à dire certains parents, avec un large sourire,  qui ne se doutent pas une seconde de la portée de ce mot face à leur progéniture. Comment un enfant peut - il être un accident ?

Incontestablement, des quatre, il n'y en a pas un seul qui n'ait pas été désiré. Et, ironie du sort, c'est avec celui que je n'ai pas porté dans mon ventre que j'ai dû déployer le plus d'énergie, de désir, de volonté, et un amour aussi fort que s'il avait grandit en moi.

Trois garçons, une fille, c'est ...
  • Les toilettes toujours occupées
  • Une chambre rangée une heure par jour, un seul jour par semaine
  • Les Gormitis qui font des soirées mousse avec Barbie et Kitty dans la salle de bain
  • Les Zhu-Zhu Pets qui se mettent à brailler en pleine nuit
  • Les menus décidés le dimanche pour la semaine et qui partent en sucette dès le mardi midi
  • La bête noire des restaurateurs
  • Dire adieu au TGV car les 95% des voyageurs ne se souviennent plus que eux aussi ont probablement déjà vomi en train
  • Des après midi au Jardin des Plantes
  • Des journées virée au Touquet pour aller voir la mer
  • Des spectacles de fin d'année insupportables
  • La fin du repassage
  • La fin de l'idée même du repassage
  • La fin du pliage de linge à l'endroit
  • 2 machines à laver par jour, tous les jours
  • 10 litres de lait par semaine
...

C'est aussi se demander se qu'on foutait de nos journées quand on n'en avait pas ! Voire quand on en n'avait qu'un ( et demi ! Car je n'en ai jamais eu qu'un seul en fait !!!! )

Très facile de faire des enfants. Plus compliqué d'assurer ensuite.
Dernièrement, Putois n°1 me parlait d'un nouveau copain de classe. Je lui proposais de l'inviter à passer une après midi à la maison, j'avais déjà eu l'occasion de croiser la Maman aux réunions de début d'année. J'avais d'ailleurs dans l'idée que cette dame était nourrice car je la croisais chaque fois avec un gosse différent.

Je fis donc la connaissance de ce petit gamin qui sortait tout droit d'un ouvrage de la Comtesse de Ségur. Poli, souriant, bien tenu, le teint frais. Un enfant débordant de vie.
J'invitais la Maman à entrer, pour un moment citronnade/papotage, elle était accompagnée d'une petite bouille rouquinne de 18 mois, avec de grands yeux bleus et un sourire ravageur et d'un adorable loulou qui devait avoisiner les 6 ans.

La maman, gênée, hésitait à s'installer, elle ne voulait pas m'imposer ses enfants. Je la rassurai en lui racontant qu'ici, c'était justement LA maison des enfants, en prenant mon air d'ancienne combattante :
"Vous savez, j'en ai quatre, alors rien ne nous dérange ! Et vous, vous en avez combien ?".
" Huit".
" Ah ! Euh ... Un verre de citronnade peut être !?"

#petitejoueuseva !

mercredi 18 janvier 2012

Le Freak, c'est chic !




La normalité m'ennuie.
Ce que j'appelle normalité est sans doute un mélange de quotidien et de conformisme, mais en vérité, je ne crois pas vraiment au concept de normalité car c'est un fait établi : personne n'a encore réussi à définir scientifiquement parlant la "normalité".

En psychopathologie, on distingue volontiers le normal par opposition à l'anormal. Concrètement : un comportement que l'on peut considérer comme anormal est un comportement nuisible à autrui, à sa liberté d'agir et de penser, à son intégrité physique ou psychologique.

Pourtant, quand je regarde bon nombre de personnes qui gravitent dans mon quotidien, j'ai souvent le sentiment qu'elles me considèrent comme une personne un peu dérangée, étrange, hors normes !

Bizarrement, je paye mon loyer, des impôts, je mange du camembert Président, j'adore faire des crêpes pour mes gosses le mercredi et je suis, en plus du couscous, la reine du Pot au Feu ( en fait, le secret c'est de laisser refroidir le pot au feu toute la nuit et de dégraisser le lendemain matin avec une cuillère à soupe les petits bouts de graisse qui ont refroidi, comme ça, ça garde le goût et c'est plus digeste ... ).

En dehors de la cuisine et du camembert, j'adore, entre autre, tout ce qui a un rapport avec les années 50, le kitsch et le Glamour, je voue un culte sans bornes à Betty Page, et, on finit par y venir, la mort (gloups !) est un de mes centres d'intérêt, avec les cimetières, le gothique, le surnaturel, l'ésotérique, le bizarre en général, les trucs morbides, le formol, les tatouages, les dragons,  les chaussettes de Tim Burton,  les films d'horreur et si une expo dégueu vient graviter dans le coin, on peut être quasi certain de m'y retrouver.

Forcément ça jette un froid.

Un des aspects le plus visible de cette personnalité qualifiée donc de "hors normes" est ma tenue vestimentaire. ("Ma fille, t'y es originale quand même hein ..." ). A mi chemin entre le Gothique/Psychobilly/Pin-up Fifties, j'estime que la vie est bien trop courte pour ne pas en faire un Halloween quotidien. D'ailleurs les Putois se prennent toujours de bonnes crises de rire quand ils me demandent de m'habiller "normalement" le jour d'Halloween.

Récemment j'ai accompagné Putois n°1 en sortie scolaire. Essayant de faire dans le soft, pour ne pas trop lui filer la honte, j'ai pas pu résister à l'envie de chausser mes Creepers, déjà parce que c'est suffisamment confortable pour cavaler dans le métro avec  vingt-cinq gamins surexcités, et puis parce qu'après tout je les adore ces pompes, donc je ne voulais pas bouder mon plaisir ! L'avantage de mon look en sortie scolaire, c'est qu'à la moindre remarque, les gosses ne bronchent plus, et continuent bien après de vous démontrer un certain respect en vous croisant dans le quartier, prêts à balbutier, la lèvre tremblante "c'est pas moi, M'dame, j'vous l'jure, j'ai rien fait !"

Hier aprèm, je rentrais tanquilou d'une escapade à Montmartre ( non sans être passée par le Starbuck de la Place Clichy ) quand je vis, Ô bonheur, que la boutique de fringues Métal/Gothique/US Army/Fripes située pas loin de chez moi, était ouverte. J'étais déjà passée plusieurs fois devant, mais sans y voir un signe d'activité manifeste.
Je m'arrêtais devant la vitrine où des robes Fifties attiraient mon attention, quand le vendeur qui se trouvait pas loin de la porte me demanda si j'étais pas à la dernière soirée Keller ? ( Euh ? Cékoiça ?)

"Mais oui la soirée Keller, dans le 9ème !" (ou un truc dans le genre, il faut dire que j'avais la playlist de l'iphone dans les écouteurs et Michel Legrand qui me hurlait au même moment "Tous les Moulinnnnns de mon coeuuuuuurrrrrr ....")
Donc non jeune homme, je n'étais pas à la soirée Keller, ni même à la soirée "Fetisch" ni à aucune autre soirée d'ailleurs, j'ai quatre putois et les soirées parisiennes quand Mamounette n'est pas là c'est juste un peu compromis !
Trop heureux d'être tombé sur un spécimen du style de sa vitrine, il enclencha la conversation sur le style années 50, le gothique, les magasins plus très présents à Paris, "ben oui, nous on travaille aussi en Belgique", les sites internet "c'est pratique mais on peut pas essayer"  blablabla,... Et devant mon allure pressée (l'heure des Mamans était sur le point de sonner), me fit promettre de revenir le voir dans la semaine pour que je puisse jeter un oeil à sa super collection de modèles années 50, la caverne d'Ali Baba quoi ! ( ce qui n'allait probablement pas arranger mon compte en banque ! )

Je repartis, mon Chaï Tea à la main,  amusée de cette parenthèse quelque peu surréaliste. J'avais bel et bien été identifiée comme faisant partie intégrante d'une communauté, et cela n'était pas sans me déplaire.

Adolescente tantôt rebelle, tantôt Mademoiselle, il fallut quelques alternances d'années, de looks, et une hausse progressive de mon pouvoir d'achat pour que je puisse évoluer au gré de mes envies et de mes goûts vestimentaires et arriver enfin à ce que je suis aujourd'hui : Moi !

Cette constante métamorphose ne s'étant pas faite sans une certaine progression, j'ai plusieurs fois eu à payer le prix de mon look. Un de mes souvenirs les plus amusants étant il y a une vingtaine d'années environ, en perfecto, Docs et coiffure coquée, alors que j'attendais seule au comptoir du magasin de pièces détachées de chez Piaggo pour acheter un anti-parasite neuf à mon Ciao, deux garçons sont entrés, m'ont dévisagée de la tête aux pieds et ont tourné les talons en lâchant bien fort "viens on se casse, ça pue le skin ici !" Ils n'avaient probablement pas du voir la petite étoile que j'avais autour du cou, forcément, c'était un peu plus loin que le bout de leur nez.

Le temps passe et les mentalités ne changent quasiment pas. Même si  il paraît que l'habit ne fait pas le moine, rares sont les personnes qui, si le packaging les dérange, s'attardent sans juger, et accessoirement condamner.
Depuis bien longtemps, c'est devenu un de mes jeux favoris. Pousser le sketch à son paroxysme et observer si je suis retenue pour revenir en  deuxième semaine : parents d'élèves, ex collègues de boulot, amis d'amis, voisins ... Une solution comme une autre pour faire son tri. Et surtout pour le faire de façon efficace.

Il y a quelques jours, d'un air rempli de connivence, Putois n°1 s'est approché de moi en me disant :

 - "Maman, Flora elle m'a demandé si t'étais une Gothique, je lui ai dit que oui !".
 - "Et alors, ça t'embête mon fils ?"
 - "Ben non ! Au contraire !"

#c'estbienlàl'essentiel ...

lundi 16 janvier 2012

Nourritures spirituelles



Ce matin, alors que j'étais retranchée au fin fond des 1,5 mètres carrés qui me servent de WC ( j'ai hésité à marquer chiottes mais comme Mamounette lit le blog, allez, Maman, pour toi je marque WC ! ) je fouillais désespérément la pile de magazines entassés, histoire d'en ressortir un que je n'avais pas lu. Slalomant entre la PSP déchargée, (qui prend la poussière depuis 3 semaines), le dernier roman de Musso que je me refuse de lire ( beurk ! ), je dénichais un magazine du dessous de la pile, manquant de me renverser les quatre vingt dix centimètres de journaux entassés sur le bout des orteils. Ca fait toujours plaisir le matin.

Honte à moi qui n'avait pas rechargé les chiottes ( ça y est, je l'ai dit, désolée Mamounette, c'est plus fort que moi ! ) en nourriture spirituelle. Je me rendais compte en furetant plus tard dans le salon que j'avais quatre Psychologie Magazine de retard et deux Cerveaux et Psycho aussi neufs et reluisant que si ils sortaient du kiosque.

La loose ...

La double loose je dirai même !  Car c'était bel et bien une évidence,  je ne pouvais me poser  peinarde tranquilou pour lire mes magazines que dans deux endroits au monde : Le TGV et les chiottes.

Etait - ce parce que les odeurs véhiculées dans le premier me rappelaient étrangement celles du second (ça marche aussi dans l'autre sens !) je n'en sais rien. En tout état de cause, de ces deux lieux de haute culture magazinesque, il y en avait un qui me donnait envie de gerber, et l'autre qui me permettait de le faire, ( entre autre ). Devais-je y voir un rapport freudien vis à vis de la lecture ? Aucune idée.

Hier je papotais tranquillement sur FB avec une copine de Fac adorable quand celle-ci m'avouait qu'elle n'avait pas le temps de lire ses magazines de psycho. C'est à ce moment là que je me vis lui conseiller de les mettre tout bonnement dans les chiottes !  Technique apparemment partagée. Ouf, je n'étais donc pas la seule, et d'ailleurs effectivement, quand je visite les chiottes de mes potes, je suis toujours intéressée par ce qui gravite à l'intérieur ( sans mauvais jeu de mot ! ). En gros, montre moi ce que tu lis dans tes chiottes, je te dirai qui tu es...

Mais revenons donc à ma première nourriture spirituelle de la journée, à savoir le  magazine déniché ce matin aux alentours de 7h25, qui lui faisait partie de la série "20 ANS".

20 ANS !!!!!!!???

Je ressentais alors un certain décalage à me plonger dans un truc où j'avais 20 ans ( encore !!! ) de...décalage justement ! Un peu comme si je replongeais dans Pif Gadget quoi, ... bon allez, OK Podium à la rigueur.

C'est alors qu'une sorte de Flashback se produisit et en feuilletant les pages de ce magazine où les prix des fringues ( taille 32 ) étaient encore en francs ( gloups ! ) et que les pubs pour portables n'existaient pas, je me remémorais mon parcours magazinesque. Comment avais-je bien pu démarrer du "Journal de mickey" pour en arriver aujourd'hui à "Cerveaux et Psycho".

Comme une envie certaine de dresser la frise temporelle de mon épopée spirituelle au travers de ces pages de papier glaçé, tous me sont revenus en mémoire :

  • Le journal de Mickey ( acheté par ma Mémé Lilou et  distribué religieusement tous les mercredi jusqu'à mes 17 ans ).
  • Une petite période PIF gadget ( mais ça m'a vite gavé !)
  • OK podium ( mon truc préféré : le courrier des lecteurs "Cher Docteur Love, il m'a embrassé l'oreille, suis-je enceinte ?")
  • Jeune et Jolie  : j'étais fan inconditionnelle, période Joe le Taxi, je bavais devant les pubs de Sweat Shirt Blanc Bleu et les Vans. Fin des eighties Fluo, Stock Aiken et Waterman, Rick Ashley en fond sonore "Never Gonna give you upppppppppppp ... Ouhouhouhou ... "
  • 20 ANS ! ( On y arrive ! ) acheté probablement avant d'avoir 20 ans ( parce qu'à 20 on lit Cosmo, faut pas déconner ! )
  • Petite période rebelle : Les  débuts d'Interview ( rebaptisée plus tard "Entrevue") mais vite blasée par le coté extrêmement trash.
  • Cosmo/Biba ( abonnée aux deux pendant 10 ans, non même pas honte de l'avouer ! )
  • Période Famili/Enfants magazine/Bébés magazine/ Famille ricoré Magazine/ Raslebol des couches Magazine/ Sortez moi de là Magazine ... ( ceux là je les ai vite balancé à l'arrivée de Putois n°2 ... )
  • Un petit tour chez Avantages/Modes et Travaux/ Cuisine Actuelle ( Au secours !!!! )
  • Psychologie Magazine ( pour faire genre je suis calée moi en psycho )
  • Cerveaux & Psycho, Le journal des psychologues ( parce que maintenant OUI je suis calée en psycho !)
La progression m'est apparue comme relativement logique, et j'en étais assez satisfaite.

De tous ces magazines, il m'en reste une partie que j'ai conservée dans des boîtes à archives, en me disant que si un jour j'avais le bonheur d'avoir une fille, ( les garçons, ils s'en contrefichent des magazines, sauf ceux de motos et tunning ... ) cela lui plairait sans doute de venir fouiller dans les reliques de Maman et de découvrir ma jeunesse. Tout en essayant mes paires de chaussures ou mes chapeaux, un dimanche après midi pluvieux où elle en aurait assez de jouer avec les voitures de ses frères.
Je n'ai plus qu'une hâte, c'est de la voir à l'oeuvre.

#laquarantaineheureuse ...

dimanche 8 janvier 2012

Kestufousdanstonsac #2 : Mi



Aujourd'hui, nous plongeons dans l'univers Sacamainophile et Glamouresque de Mi.

Mi ayant accepté de se prêter au petit jeu du "Kestufousdanstonsac". Allons donc  regarder de plus près son petit monde de fille.

Bon, alors déjà, il faut préciser une chose non négligeable : Mi tu es en possession d'un exemplaire quasi unique de sac exceptionnel que je n'ai pas réussi à repérer chez H&M. Tu es donc priée illico presto de me mettre en number one de ta liste de destinataires potentielles en cas de  lourdage intempestif de ton placard.

Ce sac, c'est de la bombe !
  • Il est grand, mais pas trop.
  • Il est marron ( donc OK pour l'été mais aussi OK pour l'hiver )
  • Il a une anse suffisamment large pour que le rôti de porc qui me sert de bras  puisse passer au travers sans me couper la circulation sanguine ou dégommer  la couture des manches de mon manteau.
  • Il a des poches sur le coté ( donc poches à bordel règlementaires validées)
  • Et il est beau,  genre design nordique vintage que t'as l'impression de porter un truc de créateur et que donc tu peux te la péter tranquilou en ayant bonne conscience de ne pas être allée dépenser ton salaire dans un sac où t'aurai limite la trouille de le sortir de peur de l'abîmer.
Excellent choix Mi, excellent choix ! Tu es une fashionista dans l'âme !

Le contenu est très intéressant :

- Un agenda pro et un agenda perso ( notons que l'agenda perso est fourni par Cosmo de décembre !! Hahahahaha ! Mi tu es démasquée, tu lis Cosmo ! ).

- Une trousse noire Agnès B à maquillage initialement mais dans laquelle Mi met ses stylos, surligneurs, clés usb...(Bon alors là Mi, faudrait juste que tu nous expliques pourquoi tu te trimballes avec des surligneurs ! Fais gaffe à pas confondre le Stabylo et l'eye liner, tu aura vite fait de virer "Madame Susini dans sa période faste" ( RIP Madame Susini, que les petits oiseaux multicolores et les poupées barbies vous accompagnent au pays de Socrate et de Freud)

- Un porte monnaie noir verni Séphora pour la monnaie et les billets (pliés en 4)
Mi a jugé bon de préciser que les billets étaient pliés en 4.

- Un porte-cartes noir (CB, vitale, métro-tram...)
T'as fait quoi de ta demi tonne de cartes de fidélité ? Faut que tu me donnes ton truc là ! Me dis pas que t'en as pas !

- Un chéquier

- Un portefeuille Briefing cadeau de Noël de MamanMi

- Un Blackberry (top classe !)

- Un paquet de clopes (menthol ! Oui Mi elle assume ! Au moins on lui en taxe pas !!!)
( Alors là Ma Mi, je suis désolée de te prévenir que, la crise aidant, à Paris désormais on taxe les menthols aussi, quand je m'en allume une ou quand j'ouvre un paquet, je fais gaffe à ce qu'il n'y ait personne autour de moi !)

- Une trousse rose bonbon dans laquelle on peut trouver : des médocs (paracétamol, hexaquinine-contre les crampes-, spasfon, drill citron-menthe...), diverses lingettes (désinfectantes, rafraîchissantes, démaquillantes...), opinel multifonctions, labello, échantillons crème pour les mains "Autour de l'olivier" de La Durance, pansements, gel nettoyant mains... Petite parenthèse obligatoire... Mi elle se trimballe avec sa pharmacie MAIS aussi avec sa droguerie ET sa parapharmacie !
(Il te manque accessoirement une perceuse visseuse/dévisseuse sans fil, et peut être une bouilloire pour faire chauffer le thé ?)

- Un étui et lunettes de soleil (Gucci, parce que Mi elle sait ce qui est beau et class)

On peut aussi apercevoir les  tradis trousseaux de clef bagnole/maison et même qu'il y en a une qui ressemble à l'épée de Dark Vador. Faites gaffe, Mi est armée, elle a ses clefs, elle peut se défendre !

Bilan Psychologico/Glamour de l'ensemble :

Un subtil mariage des couleurs, un savant mélange des objets aussi improbables qu'utiles (un surligneur contre les gercures, un Labello pour surligner, une trousse à pharmacie désinfectante (ou à désinfectants guérisseurs ?) Un opinel pour tartiner le paté,  chez Mi tout est pragmatisé, étudié, réfléchi,  et au top de la class ! C'est ça qu'on appelle le Glamour !

Prescription :

Change rien (ou alors planque un peu les drill et l'opinel)

#Pinkpowerenforce ...

dimanche 1 janvier 2012

Et des sous dans le porte monnaie ...





Aujourd'hui il est une tradition qui va perdurer dans la petite quinzaine qui arrive, celle de se souhaiter la "Bonne Année".
Forcément on est le 1er janvier et il serait de mauvais goût d'appeler son meilleur ami/son père/sa cousine/ son chien/ son concierge ... pour lui souhaiter une année pourrie, la plus pourrie qu'il n'ait jamais connue !

On en prend donc pour son grade et ça fourmille de partout du "Bonne Année". La santé, oui, oui, surtout la santé ( aïe, aïe, aïe, ma fille-#pincementsdejoues- tant qu'on a la santé c'est magnifique !).

D'ailleurs dans la famille, il est de bon ton de se souhaiter "Bonne année, bonne santé, et des sous dans le porte monnaie). C'est basique et pragmatique parce que forcément de nos jours il vaut mieux avoir des sous dans le porte-monnaie pour éventuellement avoir AUSSI la santé. Donc précision non négligeable.

Et puis ne nous voilons pas la face, c'est bien plus agréable d'avoir des ronds que de ne pas en avoir.

Cette année j'ai décidé de faire dans le soft. Avant j'avais les yeux rivés sur mon téléphone, voulant à tous prix envoyer le SMS fatidique à minuit pile et guettant fébrilement ceux qui me seraient expédiés en retour. C'était sans compter sur les bugs informatique qui désormais nous envoient des SMS de bonne année durant tout le mois de janvier. L'an dernier, j'en ai même reçu au moins 200 d'une amie qui avait eu un bug sur son Iphone !
Je n'ai donc rien envoyé. Tout au plus deux à trois SMS. Attendant de voir un peu qui allait lancer les hostilités en premier.

Force est de constater que je n'étais pas vraiment la seule à faillir à la tradition.

Avant on se souhaitait la bonne année de vive voix ou de visu, quelquefois par courrier. Puis est venu le temps des mails (groupés), auxquels se sont succédés les SMS (groupés eux aussi, dépersonnalisation, quand tu nous tiens !!). Désormais on utilise Facebook pour souhaiter bonne année et c'est un concept plutôt ingénieux étant donné que la plupart des gens que nous côtoyons possèdent un compte.

Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi il fallait souhaiter une bonne année au premier jour de l'an. Les jours se suivront de toutes façons et cette tradition n'empêchera pas le lot qui nous est destiné à chacun, en bien ou en mauvais.

De mes beaux souvenirs de réveillons de la Saint Sylvestre, je ne garde en mémoire que ceux passés à la maison seule avec ma soeur et ma grand-mère qui nous baby sittait pendant que nos parents étaient allés danser et festoyer. Je me souviens de ma mère se préparant dans la salle de bain, de ses robes seventies que je m'empressais de lui piquer les jours suivants dans son armoire pour de longues séances d'essayage. Et je me souviens surtout du lendemain où ils venaient nous réveiller pour nous souhaiter bonne année. Alors je demandais à Maman de me raconter la soirée, le menu, les invités, les robes, les cotillons. Ils en ramenaient souvent quelques uns pour nous. C'était une époque faite d'or et de douceur, une parenthèse enchantée.

Les réveillons de mon adolescence et de mes débuts d'adulte n'ont été que succession de foirages et autres soirées de la loose.
Qu'il s'agisse de terminer le réveillon chez des amis d'amis autour d'une soirée karaoké ringarde ou de faire une fête chez de parfaits inconnus où l'éthylotest aurait eu une place d'honneur, j'ai toujours eu en horreur ces soirées où flotte une sorte d'intégrisme de l'amusement. Langue de belle mère dans la bouche, chapeau doré sur la tête et 28g dans le sang. Les règlements de comptes vont bon train à partir d'une heure certaine. Souvent après le bisous de minuit, promesse de verres pleins et de foie chargé.

Si vous aussi vous avez de beaux souvenirs, jetez un oeil ici, ça devrait vous parler...

Partant du principe qu'il y a 364 autres jours dans l'année où l'on peut faire la fête bon marché sans risquer de se retrouver nez à nez sur la route avec un essaim de bulots décérébrés comportant 48,5 grammes d'alcool par litre de sang et des cotillons ridicules sur la tête, le 31 décembre est pour moi une journée complètement ordinaire, au même titre que le 1er janvier.

Hier soir, après 930km dans les pattes, et le tronçon "Evry/Périph" parcouru en 20 minutes (un record !) Je n'ai béni le 31 décembre que pour ce panneau lumineux sur lequel je pouvais lire en lettres orange "FLUIDE". 20h45, ils étaient donc tous en train de commencer à bouffer. Il s'agissait de ne pas trop traîner dans les parages et de se dépêcher de rentrer à la maison.

Cette ferveur à vouloir fêter à tout prix cette nouvelle année me laissera toujours perplexe. Ne vous étonnez pas si je zappe la tradi, l'intérêt pour moi n'étant pas de vous voir passer une bonne année mais de vous savoir heureux au quotidien.
Je ne vous adresserai donc pas de voeux de Bonne Année.

Je me contenterai simplement de vous encourager  à profiter de l'instant présent, à écouter une petite voix que vous seuls entendez, à donner sans attendre de recevoir, à regarder plus loin, à vous méfier aussi, à prendre soin de vous, et à aimer, inconditionnellement.

#behappy ...

Sur(face)bookée




Internet est un monde magique et miraculeux.
Alors qu'au milieu des années 90, j'évoluais dans un monde  archaïque où la seule perspective de connexion avec mon prochain était le téléphone fixe et, Ô accessoire miracle et technologie avancée, le répondeur téléphonique ( je me souviens avoir acheté mon premier répondeur en 1995. Ma préoccupation du moment était de  trouver l'annonce la plus juste, la plus branchée, la plus "j'me la pète grave", à mi chemin entre la nana décontract mais aussi celle qui a trouvé ZE truc qui déchire... J'oscillais donc entre ABBA ou les Stones, avec un message transcendant  "après le bip c'est à vous" ... La classe internationale  quoi ).

Bref comment faisions nous avant les téléphones portable ? ( Quoi de plus formidable que de se trimballer avec son téléphone ?) Et surtout, comment faisions nous avant internet ?

Le sujet a été traité maintes fois mais du point de vue de la presque quarantenaire que je suis ( pffff ... ) je ne me lasse pas de découvrir  jour après jour un nouveau truc sur la toile et de surfer dès que j'en ai l'occasion, pseudo Geek ou accro ( c'est  pas un pléonasme ? ) peu importe, j'adore la toile et j'assume.

Le temps que me vole internet par rapport aux autres activités de ma journée est relativement conséquent puisque je gère tout depuis mon ordinateur. Qu'il s'agisse de mes comptes en banque, de tout ce qui est administratif, de la scolarité des Putois ou que sais-je encore, mais aussi et surtout de mes études à distance qui occupent la moindre parcelle de temps que j'essaye de m'accorder.

Vous qui êtes en train de me lire, vous avez probablement atterri sur ce lien via ma page Facebook sur laquelle je l'ai publié.

Ahhhhhhhhhhhhh ! Facebook ! Le mot est lâché ! Qui d'entre vous ( oui vous là, qui lisez  mon billet !) passe une journée, une seule sans se connecter à Facebook ?

Phénomène de société et non pas de mode car il touche toutes les générations (il se goupille suffisamment bien pour  proposer du renouveau), FB s'est incrusté dans nos vies avec une dépendance telle que celle occasionnée par un téléphone portable ou même telle qu'internet lui même.

Avant on pointait du doigt celui qui n'avait pas de GSM, puis celui qui n'avait pas internet. Maintenant c'est au tour de celui qui n'a pas son profil sur FB.

J'y suis venue,  j'ai vu et, fort heureusement,  je n'ai pas été vaincue.

Arrivée en 2008 par curiosité et sur la suggestion de pas mal de potes, l'outil m'est d'abord apparu comme incroyable et exceptionnel. Je voulais tout montrer, tout commenter, avoir plein d'amis. C'était Ze place to be ! Je réfléchissais à mes statuts. Alors en congé parental et en manque de reconnaissance sociale évidente ( je n'avais pas encore  totalement compris que congé parental = nolife pour 70% des gens qui gravitent(gravitaient) autour de moi ) . Il me fallait donc être pleine d'humour, pleine d'optimisme, toujours le bon mot, originale et Bout-en-Train, donnant le change à cette population qui allait forcément me juger. J'ai donc joué le jeu à 100%, acceptant des gens en "amis" que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam, laissant pénétrer chez moi de parfaits inconnus.

Car c'est bien chez vous que les gens  s'incrustent quand vous les acceptez en ami. Une amie très chère m'avait rapporté cette citation qu'elle tenait d'un de ses contacts "Facebook c'est comme une soirée entre potes, le bordel en moins chez toi".
L'ennui c'est que dans le lot, il y a des potes que vous n'invitez pas forcément chez vous souvent, et surtout il y en a qui viennent frapper à votre porte ( les fameuses "demandes d'amis") et vous n'avez pas non plus envie de leur ouvrir, là tout de suite !

Les mois ont passé, j'ai peu a peu lâché l'affaire, mon quotidien étant phagocyté par d'autres centres d'intérêts plus productifs mais aussi plus impératifs. J'ai publié moins de statuts, ou bien essayé d'en publier de façon plus judicieuse. J'ai râlé en en lisant quelques uns, j'ai commenté un peu, j'ai rigolé beaucoup. J'ai (re)noué de belles amitiés, mais je suis toujours restée étonnée devant la crédulité de bon nombre d'utilisateurs face à cet outil.

FB n'est pas un jeu, ce n'est pas non plus le pays des bisounours. FB c'est la vraie vie. C'est VOTRE vie à vous. Celle que vous affichez aux yeux des gens que vous avez sélectionné. C'est un peu votre "Loft Story" à vous. On vous observe, on vous juge, on vous décortique sous toutes vos coutures, on vous critique, on vous aime aussi, on peut vous détester, on peut vous nuire. Votre quotidien, votre intimité est livrée en pâture à des gens que vous croyez avoir sélectionné et trié sur le volet parce qu'ils apparaissent comme "sympa". 
Mais avant de répondre à une demande d'amis ou d'en formuler une, posez vous simplement la question de savoir si vous laisseriez entrer cette personne chez vous. Non pas aller boire un simple verre avec elle dans un  lieu public. Je vous parle de votre maison, de votre intérieur. De ce que vous avez de plus intime.

On n'est pas dans un concours de popularité, ni dans celui du statut le plus subtil. On est dans le réel, le concret.

Dernièrement j'ai reçu des demandes d'amitié de personnes avec qui je n'ai pas eu de contact depuis 25 ans. Une tripotée de noms que je n'avais pas prononcé depuis un quart de siècle, tombés dans les oubliettes de ma mémoire. Mais aussi et surtout des gens qui m'avaient méprisée et rabaissée à cette période aussi sensible que peut être l'adolescence. Un de mes plus gros défauts étant ma mémoire d'éléphant, il m'était impossible de faire l'impasse sur ces dossiers.

Je me suis demandée si cela me ferait plaisir d'inviter ces personnes à ma table. La réponse a été non.

#ignorer ...