mercredi 4 juillet 2012

Joyeux NonAnniversaire ...




J’ai toujours détesté organiser les anniversaires de mes enfants.

Quand je parle d’anniversaire, j’entends par là une après midi en compagnie d’une demi douzaine de gosses au bas mot, invités la plupart du temps au sein de la classe, ceux qui auront été soigneusement triés sur le volet par le Putois du moment.

En bonne mère indigne, j’ai rusé à plusieurs reprises, en déléguant cela à des super pros de la chose (Buffalo Grill, Mac Do ou autre abomination du même genre qui ont un souci du bien être des enfants bien inférieur à celui déployé par un scarabée pour la bouse qu’il est en train de rouler).

J’ai bien essayé de rameuter du staff en la personne de Mamounette ou d’amies dévouées qui venaient m’aider à gérer une horde de huit gamins complètement hystéros qu’il faut occuper avec un bébé de 18 mois au milieu  et un demi Putois qui a juste envie de faire comme les grands.

Ces gosses là, je ne les ai évidemment pas choisis puisque ce sont les amis de mon fils. Et je peux difficilement expliquer à mon fils de huit, neuf ou même dix ans que son copain, là, celui qu’il adore, ben je le trouve extrêmement insolent, capricieux, mal élevé, à la limite du supportable, voir même carrément infernal.

Se farcir en plus les parents, la pluie et le beau temps, ceux qui n'ont pas envie de rentrer chez vous parce qu'ils craignent peut être de se salir, ceux qui au contraire s'installent direct dans le fauteuil en attendant qu'on leur serve l'apéro, ceux qui vous branchent sur les méthodes impensables de la prof, ceux qui viennent récupérer leur gamin avec une heure de retard

Subir est donc le maître mot des anniversaires et je me rappelle les trésors de patience et de dévouement que déployait Mamounette pour nous organiser des anniversaires dignes de ce nom, où nous retournions l’appartement en bande organisées du crime rose et glamouresque, petites filles obsédées par les barbies, les déguisements et le dernier épisode de Candy : « Terry va-t-il enfin l’embrasser sur la bouche ? »

Des anniversaires roses et pailletés, j’en suis encore bien loin et j’ai de belles années à tenir au sein d’un univers débordant de testostérone.

Ayant honteusement zappé les 10 ans de Putois n°1 et voyant se profiler les 11 ans à toute vitesse, je décidais donc de lui organiser un joyeux NonAnniversaire, histoire de réunir ses meilleurs potes avant le départ au collège et de me rattraper de ses 10 ans qui ont le malheur de tomber chaque année en pleine période de rentrée scolaire et de seconde session de partiels (j’ai d’ailleurs accouché un jour de rentrée scolaire et le trajet maison/périph/clinique fut épique ! J’ai le souvenir d’un routier en plein embouteillage me regardant paniqué du haut de sa cabine alors que j’étais en train de me tenir le bide et de faire mes exercices respiratoires, ponctués de rictus assez démentiels …).

Je proposais donc le Laserquest. Réponse de Putois n°1 :  c’est pour les bébés ! Je veux du Paintball.

Va pour le Paintball.

Alors à partir de ce moment là, vous entrez comme qui dirait dans une autre dimension.

Je passe l’organisation de la logistique pour cette demi journée, les autorisations à faire signer par les parents, les parents qui ne daignent pas répondre, ceux qui font répondre leur gosse mais qui ne prennent même pas la peine de se fendre d'un SMS ou d'un email afin de remercier pour l’invit’ ( 50 euros par gosse hein quand même … ) ceux qui vous appellent le soir de la deadline en s’excusant la queue entre les jambes « je suis confuse, ce jour là mon fils fête son anniversaire mais il n’a pas invité votre fils ! Rholala Je suis confuse hein ! Qu’est ce que je suis confuse … »
Ben co******sse, t’as juste reçu l’invit y’a une semaine, ça t’aurait écorché la tronche de me répondre illico, j’aurai déplacé la date et ça m’aurait évité d’avoir la moitié de la classe kidnappée à l’anniversaire de ton nain et donc empêchée de venir à celui de mon fils.

Enfin, vous avez l’option gamin qui vous arrête en pleine rue pour papoter et avec lequel vous engagez une conversation plutôt surréaliste :

 - Bonjour M’dame !
 - Alors mon chou tu viens à l’anniversaire ?
 - Non, ma mère veut pas.
 - Ah ben c’est dommage.
 - Ben oui, mais bon.
 - Bon ben une prochaine fois alors !
 - Oui … mais dites moi au fait, ca va vous coûter beaucoup d’argent tout ça quand même ! Le Paintball ça coûte cher ! Et puis si vous louez une voiture en plus pour emmener tout le monde, plus le goûter etc … Ca fait beaucoup de dépenses non ?

Forcément là on imagine tout de suite que le raisonnement provient du cerveau du gamin et pas du tout (mais alors du tout, du tout) d’un élément extérieur qui aurait comme qui dirait « formaté » le pauvre gosse.

Ces personnes m’ayant au final permis de faire des économies, c’est en comité réduit que nous nous sommes retrouvés au Paintball.  A nous défouler (oui, moi y compris !) dans une ambiance 100% testostérone, au milieu des combinaisons de peintre en bâtiment et des casques version « j’ai la tronche d’une termite et j’assume ».

Deux heures de combat avec des armes qui vous balancent des billes de peinture à 300 km/h, à l’intérieur d’un hangar immense, truffé d’obstacles, une odeur à faire vomir un légiste, des animateurs qui vous hurlent dessus version Full Metal Jacket, des gosses surexcités (à tous ceux qui pensent qu’il n’existe pas de prédisposition des genres en matière de jeux de guerre et autre trucs du même style, je leur réponds : VENEZ TESTER LE PAINT BALL ! )

Au bout de 8 sessions, de 45 litres de sueur écoulés, d’une odeur étrange et mystérieuse commençant à se former en dessous de mon costume absolument pas glamour, (note pour plus tard, éviter le jean - pas confort du tout- et le maquillage - oui on transpire AUSSI des yeux ! ) de quatre billes reçues sur le crâne (oui je sais c’est pas beaucoup mais je me suis planquée souvent !) et d’un brushing en berne, je déclarais forfait pour aller siroter un coca zéro au bar en attendant que ces fous furieux aient écoulé leur stock de billes.

Hier, Putois N°1 m’a demandé quelle avait été la journée préférée de ma vie.
Je n’ai pas vraiment su quoi lui répondre.

« Et bien moi Maman, c’était ma journée Paintball, c’était trop bien ! ».

Rien que pour entendre ça, ça vallait le coup de me customiser en termite.

#onyretourneramonfils …