Je n'ai pas choisi l'écriture. C'est elle qui m'a choisie.
Les milliards de pensées qui surgissent chaque instant au détour des routes sinueuses de mes connexions synaptique m'incitent un peu plus chaque jour à raconter ça et là ce que je ressens, ce que j'envisage, ce que je pense, ce qui m'émeut, ce qui m'indigne, ce qui me passionne, ce que j'aime par dessus tout.
Au delà de cette motivation quotidienne qui m'anime mais qui parfois peut me faire cruellement défaut, il y a cette petite lumière que je retrouve régulièrement, à travers des paroles d'encouragement, des soutiens indéfectibles, des sensibilités partagées.
J'ai rarement manqué de confiance en moi. C'est sans doute présomptueux de tenir de tels propos. Qu'importe, je les assume pleinement. Un excès de confiance en soi n'est jamais préjudiciable dans le monde infect qu'est celui où nous évoluons tous aujourd'hui.
Contemplative par excellence, maîtresse suprême de l'observation passive, et surtout experte ès Tout-ou-rien. Il m'a bien fallu me rendre à l'évidence : c'est d'étincelle dont j'avais besoin.
Sophie Gourion tient régulièrement sur son blog des jeux d'écriture.
Le thème de cette session était "un dialogue entre un mot et son contraire".
Voici ma maigre contribution.
La thématique ne vous étonnera point. Elle est évidemment voulue.
Merci Sophie, de me donner ces petites étincelles qui me font avancer.
la Mort :
Ouais … c’est mon boulot !La Vie : Jamais tu prends des vacances ?
La Mort :Non, pas de vacances pour moi, c’est un full time job, pas de RTT, pas d’arrêts maladie, pas de pause déjeuner. Je suis même en surproduction, je dois vite embaucher si je veux réussir à tenir les cadences et ne pas décevoir ma clientèle, ma petite entreprise ne connaît pas la crise.
La Vie :Mais quoi ta clientèle ??? Ne vas pas me dire qu’en plus elle est demandeuse ? Je suis certaine qu’elle ne s’en porterait pas plus mal ta clientèle si tu déposais un peu le bilan.
La Mort :Impossible, je déteste décevoir. Il y a tant de monde qui m’attend ! Et puis si je n’honorais pas ma clientèle, tu serais bien embêtée car je te rappelle qu’une optimisation maximum de mon boulot te permet de réaliser le tien de façon confortable.
La Vie :Confortable… confortable…, quelquefois tu ne me laisses pas beaucoup de disponibilités pour le mener à bien mon boulot. J’ai même pas le temps de me retourner que hop, t’es déjà passée dans mon dos. Alors ? Un peu de répit quoi ! Vas prendre un café de temps en temps, paye toi une toile, fais les soldes ! Respire !
La Mort :Non, sans façons … Ca ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse c’est mon boulot.
La Vie :Mais c’est pas possible, tu es workaholic ! Tu ne t’arrêteras donc jamais ?
La Mort :C’est peu probable.Que serait l’univers si je me retrouvais au chômage ?
La Vie :Tu es bien prétentieuse
La Mort :Non, simplement réaliste ! Réfléchis un peu, je suis autant nécessaire à son bon fonctionnement que tu ne l’es. Si je disparais, le monde sera un vaste chaos, si je prends des vacances, l’humanité entière sera bien embêtée ! Alors je veux bien essayer de ralentir certaines cadences et envisager l’équilibre, mais depuis que la Peste et le Choléra ont pris leur retraite, ( sans doute bien méritée ) je dois faire le boulot quasiment toute seule, plus aucun assistant efficace et digne de confiance, plus aucune main d’œuvre qualifiée. Tout se perd ma bonne dame ! On finit par faire tout le boulot soi même en espérant ne rien lâcher sur le bord de la route.
La Vie :Bah, je te rassure, tu t’y emploies très bien. Trop bien même…
La Mort : Je suis perfectionniste.
La Vie : C’est pour ça que tu dois lâcher un peu de lest, tu frises le burn-out ! Allez vas te reposer un peu. Je m’occupe de la boutique pendant que tu n’es pas là. Si si, je t’assure, ça me fait plaisir, ne me remercie pas.
La Mort :Mouais … je vais y réfléchir …Ah, excuse moi, j’ai un incendie sur le feu … Je repasse te voir dès que c’est cuit.
La Vie :Pffff ….. (Soupirs ….)