samedi 31 mars 2012

A vous tous ...






Il y a certains mots que l'on a tendance à ne pas prononcer ou que l'on s'abstient souvent de prononcer.
Sans doute par pudeur, par fierté, par peur de ne rien recevoir en retour, par timidité, souvent.

Quelquefois, lorsque l'on tente de les utiliser, ces mots le sont à tort et à travers, perdant ainsi de leur vraie signification, leur "substantifique moëlle".

Au bout du compte, ils tombent souvent dans la banalité, dans la masse de conversations fades ou carrément insipides. On ne les regarde plus, on ne les voit plus, pire, on ne les entend plus.

Les mots peuvent tuer, mais ils peuvent aussi rassurer, faire pleurer, rendre heureux, élever, apaiser, donner de l'espoir, accompagner.

Lorsque la vie vient vous tester, elle décide quelquefois de vous pousser aux limites de l'acceptable. Le seul réconfort que vous arrivez à puiser se trouve parfois dans les mots, ceux que l'on peut lire sur un écran d'ordinateur, ou sur un Iphone, des sms,  tout au long d'une interminable attente au fin fond d'une chambre d'hôpital sombre.

Machines, tuyaux, perfusion, bip et re bip. Fatigue, stress, souffrance, hantise.

Flash back, 7 septembre 2001. 12h01, Clinique Sainte Isabelle à Neuilly, c'est la rentrée des classes, il fait un soleil magnifique et  IL est là mon premier, mon merveilleux. Il est beau, il est grand et fort. Mais aujourd'hui il souffre. Je suis auprès de lui, je ne le lâche pas, je souris, je lui tiens la main.  Demain je serai toujours là. On ira à la Grande Récré, on achètera plein de jouets, on mangera des sushis, on ira au Touquet, on jouera au jeu des capitales, on regardera les volcans, on fera des câlins, et je te cuisinerai la meilleure sauce tomate du monde, celle que tu préfères avec du sucre et du thym. Je t'engueulerai parce que tu ne veux pas ranger ta chambre, ou parce que ça fait cinquante fois que je ramasse ton pyjama, je te préparerai ton goûter du Vendredi, on ira acheter des Polvorons à la Casa Hispana, tu voudras "tout connaître de la vie" parce que t'es bien le fils de ta mère. Tu me piqueras en douce ma canette de coca, tu voudras que je t'achète encore un jeu pour la PS3, tu tenteras des expériences  gluantes avec tout ce que tu peux trouver dans le frigo, tu voudras jouer encore et toujours au foot, et puis gagner, surtout gagner.

Tu feras des câlins à ta soeur, tu te chamailleras avec tes frères, tu regarderas les séries débiles du câble et me demanderas pour la ènième fois de te télécharger mes musiques de métal.

Le regarder pendant qu'il essaye péniblement de respirer et vouloir par dessus tout lui prendre sa souffrance.

Il n'y a pas de pire souffrance que celle de ses propres enfants.

Les minutes interminables, la fatigue, la douleur, les questions.

Et puis les mots. Ceux la même qui me sont arrivés de toute parts.
Le miracle du virtuel qui ne l'était pas pour moi ce soir là. Situation bien réelle.

A vous tous qui m'avez soutenue, à vous tous qui m'avez tenu la main dans cette épreuve si difficile et si soudaine, qui m'avez accompagnée doucement, et permis de garder le cap.

A vous tous que je connais si bien ou ne connais pas tant que ça mais qui m'avez confortée dans mon choix de vous faire entrer dans ma vie.

A vous tous, ces mots qu'on ne dira jamais assez et que je veux vous hurler aujourd'hui :

A vous tous ...

MERCI
JE VOUS AIME

4 commentaires:

  1. Sophie, tu reçois à la hauteur de ce que tu donnes, et c'est bien le minimum syndical pour ceux qui "font partie de ta vie". Bises, bien réelles et non virtuelles, parce que l'amitié est aussi dans les actes, et que toi au moins, tu sais ce que ça veut dire.

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