Depuis quelques mois, je suis devenue une lectrice assidue du Magazine Causette.
Bon alors pour celles ( et ceux ? Allez, on y croit, y'a des bipèdes monosynaptique et testiculés qui lisent mon blog ? Nan sans déconnez, manifestez vous un peu qu'on rigole !?? ) qui ne connaissent pas Causette, il s'agit d'un magazine de jolie qualité. Entendez par là que le papier est épais et agréable et le grain tout comme on l'aime. On a la sensation d'avoir du vrai magazine sous les doigts et non pas Paris Boum Boum ( Ou encore le 06 pour les "CotedAzuréennes" !) qui parait tous les mois ( enfin depuis que je l'achète ) pour la modique somme de 4,90 euros.
Le prix est un tantinet prohibitif. Mais bon, on se dit qu'après tout, pourquoi pas.
Lancé début 2009, ce magazine qui monte, qui monte, est donc ce qu'on peut appeler clairement un magazine orienté Féministe. Voir même très orienté Féministe. Ironie du sort, leurs créateurs sont deux dynamiques trentenaires de sexe masculin. Oui c'est un peu étrange quand on s'aperçoit du contenu.
Bon alors là je vais tout de suite calmer les ardeurs des unes et des autres, JE NE SUIS PAS FEMINISTE. J'aurai même tendance à avoir de sacrées idées bien arriérées sur la question, mais c'est encore un autre débat.
J'achète ce magazine parce que la façon dont certains sujets sont traités m'intéresse du plus haut point. Un peu comme Monsieur Keating qui aimait voir ses élèves monter sur leurs bureaux pour observer le monde différemment - Oh Captain My Captain ? - J'aime lire des trucs différents, voire même carrément à l'opposé de ma conception des choses, pour me forger ma propre opinion.
Me voici donc feuilletant Causette #21 (pas de perte de place, ce magazine ne comporte qu'une seule et unique pub) slalomant entre les rubriques, articles, dossiers, courriers des lecteurs, concours, appel au vote de la "Quiche de l'Année" ( j'en ai une belle liste à leur fournir si ils sont en panne d'inspiration ) ...
C'est alors que je suis interpellée par un encadré dans la rubrique "On nous prend pour des quiches", encadré intitulé "Fausse couche criminelle".
Il s'agit en gros de l'histoire d'une adolescente de 15 ans qui serait susceptible de finir ses jours en prison pour meurtre. En effet, il semblerait qu'aux USA, le foetus soit considéré comme une personne et bénéficie d'un statut juridique au point que l'on puisse condamner toute personne qui serait susceptible de porter atteinte à son intégrité physique. L'adolescente ayant consommé de la cocaïne, l'addiction étant à l'origine de sa fausse couche ( à 36 semaines ) elle est donc considérée comme meurtrière.
Paradoxe de la société américaine toujours à l'extrême de chaque propos, cette histoire me laisse quand même relativement perplexe et je ne peux m'empêcher de relire une information qui a sa petite importance, à savoir l'évocation d'un "foetus de 36 semaines". Sachant qu'un accouchement c'est 39 semaines, pour moi, un foetus de 36 semaines n'est plus un foetus, c'est tout bonnement un enfant et à proprement parler, un enfant viable.
Là en l'occurrence, il s'agit d'un enfant mort des suites de l'irresponsabilité de sa génitrice, manifestement plus sensibilisée sur ses rails de coke que sur le développement de sa grossesse à terme dans des conditions que l'on pourrait qualifier de normale.
Nous revoilà en chemin pour un bon vieux débat des familles. Où commence la vie ? Oui mais alors qu'en est - il de la notion de foetus puisque dans l'article en question, on parle de "foetus" de 36 semaines ? Doit on pour autant la punir en saisissant la justice au coeur d'une affaire aussi particulière que celle ci ? Autant de questions qui restent en suspens, quand on imagine en plus qu'elles dépendent non pas d'un principe universel mais bel et bien de lois relativement différentes, voire opposées, selon chaque pays.
Je ne suis pas une partisante des extrêmes. Je suis, au sein de n'importe quelle situation de ce genre, pour une étude au cas par cas. Il est évident qu'emprisonner cette jeune femme, à fortiori pour le restant de ses jours, serait probablement la pire chose qui pourrait lui arriver.
Mais je me refuse de plaider pour sa victimisation. Tout comme je me refuserai de cautionner, justifier ou excuser n'importe quelle femme qui porterait atteinte à l'enfant qu'elle est sur le point de mettre au monde en étant pleinement consciente des actes nuisibles voire des dommages physiologiques irréversibles qu'elle lui causerait.
Doit - on, sous prétexte que notre corps nous appartient, pouvoir en disposer comme bon nous semble, et spécifiquement quand nous portons la vie.
Forcément, je sens que je ne vais pas me faire des copines, mais c'est une réflexion que je me suis souvent posée, à plus forte raison depuis que je suis mère et que j'ai senti le coeur de mes enfants battre à 6 semaines de grossesse.
N'oublions pas ce qui est écrit plus haut. Il faut bien intégrer quelques notions essentielles au sujet, à savoir que l'étude des situations doit évidemment se faire au cas par cas.
En attendant, si l'avortement est un droit, la capote, elle, reste bel et bien UN DEVOIR. A moins que ces jeunes femmes ne soient au pire des cas, dépourvues de bras ?
#pasdebraspasdechocolat
Je suis de plus en plus certaine qu'on va bien s'entendre !
RépondreSupprimerJ'ai accouché de Joséphine à 36 semaines et 6 jours et mon rôti de 48 cm et 3 kilos 100 ne correspond pas à l'idée que je me fais d'un foetus ...
Quant à la question délicate de l'avortement qu'il soit volontaire, médical ou optionnel (trisomie ...), je pense aussi qu'il est extrêmement difficile d'avoir un avis 'général'.
En tant que femme, d'abord, je suis sure qu'on ne peut pas se prononcer avant d'avoir eu la vie en soi.
Quand on a vu son bébé, entendu son coeur, il a beau ressemblé à un haricot de chili con carne, il a déjà pris une telle réalité dans nos vies et dans notre coeur que la question devient autre que lorsqu'on en parle autour d'un thé entre copines.
Enfin, même dans ce cas, la question reste à voir au cas par cas comme tu le dis si bien.
Je reste sur ma vision de la vie : chacun fait comme il veut et surtout comme il peut. A nous de ne pas juger sans connaitre vraiment.
PS : moi aussi pas vraiment féministe ;)
La question est délicate en effet: je suis pour le droit des femmes à disposer de leur corps.
RépondreSupprimerMais à 36 semaines, ce n'est plus un foetus on est bien d'accord...et la liberté des uns s'arrête là ou commence celle des autres, en l'occurrence ici un bébé viable...
Maintenant délimiter où commence la vie c'est aussi un sujet délicat ...à 12 semaines? dès la conception?
Quand on parle d'"avortement de confort" ça me fait dresser les cheveux sur la tête!
Bref, comme tu vois, sujet délicat pour lequel je n'ai pas de réponse claire et nette...et finalement je me dis tant mieux, ça veut dire que je n'ai pas d'avis tranché sur tout et ça laisse place à la réflexion!